Catégorie : Acheter une entreprise
Lamajeure est un studio d’enregistrement, de postproduction sonore et de composition musicale fondé en 1984. C’est dans ses studios que des artistes chouchous des Québécois comme Daniel Bélanger, ou Jean Leloup y ont enregistré leurs albums.
Le studio a changé de mains officiellement cette année, repris par trois de ses anciens actionnaires minoritaires. Mathieu Morin et Maxime Navert étaient respectivement mixeur en chef et producteur musical avant de tranquillement assurer la codirection générale au sein de l’entreprise rachetée en 2016 par un groupe d’investisseurs. Alexandra Stréliski complète le trio, en tant qu’ambassadrice du studio, en parallèle de sa carrière internationale de musicienne.
MATHIEU : « C’est important pour nous de ne pas se séparer de sa passion, ni de s’enfermer dans son bureau et de s’éloigner des opérations. »
Histoire de reprise interne
L’entreprise a été rachetée en 2016. Maxime et Mathieu ont pris la direction générale en 2019.
MAXIME : « Nous avions les mains sur les rênes de l’entreprise parce que le studio était géré de façon indépendante. Or, les grandes décisions étaient prises par l’actionnaire principal. »
Comment est arrivée cette idée de rachat de l’entreprise ?
Le premier pas était venu du groupe propriétaire. Les directeurs ont été approchés en tant que spécialistes, experts du milieu pouvant repositionner l’entreprise.
MAXIME : « Puis, tranquillement, nous avons pris conscience de notre force comme pilotes de l’entreprise. La racheter nous paraissait toutefois financièrement inaccessible. Le groupe propriétaire nous a encouragés à le faire. Entre notre intention d’achat et la transaction finalisée, il s’est écoulé 1 an et demi, et une pandémie ! La pandémie a été un moment extraordinaire pour brasser des idées. »
Dans le processus de transfert qu’avez-vous trouvé le plus difficile ?
MATHIEU : « La période de négociations a été ardue. Le secteur culturel est assez intangible avec beaucoup de variantes à considérer quand vient le temps de fixer la valeur marchande de l’entreprise. Comment chiffrer les travaux en cours, les droits de propriété intellectuelle, la valeur de notre catalogue de musique, nos contrats d’édition, nos équipements, mais aussi notre grande notoriété et notre liste de clients amassés au fil des ans ? Ce n’est pas simple ! Il a fallu vendre notre évaluation aux cédants, un groupe de gens d’affaires habitués aux transactions qui maîtrisait l’art de la négociation. »
MAXIME : « Notre force, c’est la connaissance pointue de notre milieu. Nous avons tenu bon tout en étant collaboratifs et ouverts. Dans ce genre de discussions, il faut savoir céder un peu. Nous avons à cet effet fait preuve de créativité pour trouver des solutions. Par exemple : accepter une hausse du prix de vente en échange d’un contrat de sous-traitance accordé à l’ancien propriétaire. Ce genre d’entente est gagnante pour tout le monde. »
Si vous aviez un conseil à donner sur cet aspect de négociations, quel serait-il ?
MATHIEU : « Il faut vraiment communiquer avec le vendeur et ne pas nécessairement faire intervenir un avocat ou un médiateur dès les débuts. Cela pourrait instaurer un climat de confrontation. »
Les nouveaux propriétaires ont fait appel à un conseiller du CTEQ au début du processus qui les a aussi informés des étapes à suivre et d’éléments clés à considérer avant de se mettre en action.
« On est allés chercher beaucoup d’informations par nous-mêmes et nous sommes entourés de gens d’affaires d’expérience. Je conseille de le faire avant de faire intervenir des professionnels dont les taux horaires sont élevés. Bien entendu, les avocats seront tout de même indispensables plus tard dans le processus. »
Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes les seuls actionnaires ?
MAXIME : « On va enfin pouvoir avancer nos grandes idées, celles qu’on a depuis 2016. On a une volonté de faire des investissements, alors qu’avant on ne pouvait pas décider entièrement. C’est une petite victoire et une grande fierté qu’on partage avec notre équipe (une vingtaine d’employés). »
Le trio aimerait mettre sur pied un département multidisciplinaire avec des projets de son immersif pour le multimédia, l’événementiel, les musées, etc.
« On se rapproche encore plus du rôle de gestionnaire, mais on a l’intention de faire des affaires à notre manière, avec un maximum de créativité ! »
À lire : Reprendre une entreprise du secteur culturel
Ce témoignage vous inspire ? Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !
Le 3 juin dernier, le CTEQ, en partenariat avec Desjardins, a tenu un webinaire sous le thème « Ai-je ce qu’il faut pour acheter une entreprise ? ».
Les trois grandes questions suivantes ont été abordées :
- Est-ce que j’ai l’argent et la mise de fonds ?
- Est-ce que j’ai le profil et le leadership ?
- L’entreprise ciblée est-elle dans une bonne situation financière et stratégique ?
Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous !
À Iire : Le repreneuriat : davantage pour les entrepreneurs ou pour les gestionnaires ?
Mener à bien la passation d’une entreprise n’est pas une mince affaire ! Malgré de bonnes intentions, trop de transferts sont avortés avant une entente ou même abandonnés après celle-ci. Pourquoi ?
Steeve Vachon est associé fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton et spécialiste du transfert d’entreprise pour la région Chaudière-Appalaches. Son travail l’amène à accompagner cédants et repreneurs dans leurs démarches.
Quels sont les signes qu’un transfert risque de ne pas voir le jour ?
Chaque partie prenante a ses propres résistances.
Confiance
Le cédant a souvent de la difficulté à faire confiance à une relève. Il a bâti une entreprise à son image et souhaiterait se reconnaître en quelque sorte dans un repreneur. Cela est très illusoire. Il est important de trouver une équipe ayant l’ensemble des compétences pouvant mener l’entreprise à sa réussite.
À lire : Cédants : Avez-vous fait le « casting » de votre relève ?
Question de chiffres
L’entreprise constitue souvent le principal patrimoine du cédant et par le fait même, une partie importante de son capital pour sa retraite. La valeur marchande de l’entreprise est donc généralement surestimée par le cédant. De plus, il ne connaît que rarement ses besoins à la retraite.
Solution : il faut se baser sur une évaluation marchande faite par un professionnel. Je recommande également une planification financière personnelle à la retraite. L’analyse de ses besoins pour le futur (retraite ou autre projet) en simultané avec la valeur de l’entreprise pourra l’aider à établir un plan de sortie réaliste et durable. Le cédant pourra envisager un gel successoral de ses actions, soit partiel ou total, mais qui sera aligné avec ses besoins personnels.
Avoir un plan
Je remarque que les cédants hésitent et repoussent les décisions, ce qui laisse parfois le repreneur sans plan, dans une situation de flou ou d’attente. Les repreneurs veulent être dans l’action.
Solution : Élaborer un plan de transfert avec des échéanciers flexibles est un élément incontournable pour assurer un transfert harmonieux.
Le chaud, le froid
Outre le modèle financier et fiscal du transfert, ce plan écrit doit aussi considérer la notion humaine derrière le transfert.
« Les êtres humains ont des émotions, des enjeux propres qui s’immiscent dans les transactions. Il faut en être conscients et savoir les aborder ! Communiquer est si important ! ».
Solution : À ce titre, les experts du transfert d’entreprise ayant une approche intégrée seront des alliés.
Une fois que l’entente est conclue, quels sont les motifs communs d’échec ?
Chacun son rôle
Pendant la période de cohabitation (cédant/repreneur), l’un est pressé d’agir et l’autre tarde à déléguer pouvoirs et savoirs dans l’entreprise. J’ai vu des cas où le cédant imposait ces décisions de telle sorte que le repreneur se sentait traité comme un simple « employé ». Des rôles et responsabilités non définis dans les mois de transition risquent de provoquer des tensions.
Vision d’avenir à définir
Le repreneur et le dirigeant sortant ont parfois une vision de l’entreprise divergente, ce qui peut engendrer des frictions. Les repreneurs ont envie d’innover et de réorienter l’entreprise alors, qu’en général, les cédants restent plus conservateurs, surtout lorsque ces changements sous-tendent des dépenses.
Solution: Il faut aborder ces aspects avant de signer ! S’assurer que la vision du repreneur et celle du cédant soient compatibles et que le montage financier corresponde aux intentions. Certains professionnels peuvent accompagner des sessions de réflexion stratégique commune pour trouver un terrain d’entente et encore une fois, mieux communiquer ses intentions !
Préparation et suivi
La clé de voûte d’un transfert réussi : la préparation du plan de transfert avec l’aide d’un tiers pour identifier les enjeux et les aborder.
Après l’entente, un conseiller doit idéalement faire le suivi pour débloquer les nœuds au fil des étapes de transfert. Il agira comme chien de garde du plan de transfert et facilitateur neutre entre les parties.
Communiquez avec nous pour toutes questions! Le CTEQ met à votre disposition toute une banque de professionnels qui vous guideront dans vos réflexions et votre processus de transfert.
La gestion en silo
Que vous soyez un gestionnaire de carrière ou un entrepreneur intuitif, vous connaissez sans doute le problème de la gestion en silo. L’image du silo permet d’illustrer ce qui arrive lorsque chaque fonction dans l’entreprise se comporte comme si elle était seule.
Par exemple, l’ingénierie conçoit des produits qui ne tiennent pas compte des contraintes de la production. La production fabrique des produits qui ne satisfont pas les besoins de l’équipe de vente. Les vendeurs tiennent un discours qui ne correspond pas au positionnement marketing. Le marketing lance des campagnes sans tenir compte des finances. Et les gestionnaires financiers ignorent les enjeux de ressources humaines.
Bien évidemment, gérer une entreprise de cette manière, c’est courir au désastre.
Il en va de même du droit
Au cœur des questions de stratégies d’entreprise et des décisions d’affaires se cachent de nombreuses questions de droit. Plus tôt on les identifie, plus il est facile de les gérer. On évite ainsi bien des sources de retards et de coûts inutiles.
En somme, le droit est un outil de gestion
C’est particulièrement vrai lorsqu’on se prépare à faire l’acquisition d’une entreprise. Dès le début, de nombreuses questions de droit se posent. C’est pourquoi il est important de faire intervenir un avocat d’affaires le plus tôt possible dans le processus d’acquisition.
Voici, à titre d’exemple, divers enjeux qu’un avocat d’affaires spécialiste du transfert d’entreprise sera en mesure de relever.
Qui est le vendeur ?
S’interroger sur l’identité du vendeur, c’est aussi considérer qui sont les preneurs de décisions. Il arrive fréquemment que cette question recèle des surprises.
Par exemple, si on achète les actifs d’une société par actions, le vendeur est évidemment la personne morale elle-même, n’est-ce pas ? Mais pour que la transaction se fasse, il est possible qu’il faille obtenir l’accord des actionnaires minoritaires. Avouez qu’il vaut mieux réaliser le plus tôt possible qu’un actionnaire minoritaire a le pouvoir de bloquer la transaction. Cela permet de concevoir une stratégie de négociation qui tient compte des intérêts de cet actionnaire et ainsi éviter que la transaction avorte à la dernière minute.
Supposons qu’on acquiert plutôt les actions de l’actionnaire unique de l’entreprise. Il faut alors savoir s’il est marié et selon quel régime matrimonial. En effet, l’autre époux pourrait avoir des droits à faire valoir sur les actions en question en vertu des règles touchant au patrimoine familial ou au régime matrimonial. En ce cas, il faudra être en mesure d’obtenir son consentement avant de procéder à la vente. En identifiant cette question dès le départ, on évite les surprises désagréables qui peuvent se manifester à la fin du processus de transfert ou même après celui-ci.
Le droit et la stratégie de négociation sont donc directement liés
Lors du transfert d’une entreprise, il faut aussi connaître l’identité des employés clés. Sont-ils disposés à rester après la transaction ? Sont-ils liés par des conventions qui assureront qu’ils continueront d’œuvrer au sein de l’entreprise et qu’ils ne deviendront pas des concurrents ? Sinon, est-il encore temps de mettre en place de telles conventions ? Et dans ce cas, à quelles conditions et à quels coûts ?
Bref, le droit est au cœur des enjeux humains du transfert d’entreprise
Éventuellement, la réflexion stratégique, enrichie par l’apport de l’analyse juridique, permettra à l’acquéreur de voir l’entreprise cible dans son ensemble. De cette vision à 360 degrés découleront de nouvelles questions.
Qu’est-ce qu’on acquiert ?
Réfléchir à ce qu’on acquiert, c’est définir l’entreprise dans son essence même. Ce faisant, on place en évidence des éléments qui seront à inclure dans les négociations. On pourra aussi découvrir des parties prenantes et des partenaires cachés.
Par exemple, est-ce que la localisation de l’entreprise constitue un élément clé de son succès ? Dans l’affirmative, il faut s’assurer que l’acquéreur pourra obtenir les droits reliés à cet emplacement. Il faut donc penser à communiquer avec le propriétaire de l’immeuble et négocier les conditions du transfert de bail, voire l’acquisition de l’immeuble lui-même.
Peut-être que l’avantage concurrentiel de l’entreprise est l’utilisation d’une technologie unique. Dans certains cas, on doit prendre contact avec le propriétaire de cette technologie afin de négocier l’octroi d’une licence d’utilisation, et ce, en marge de la négociation avec l’actionnaire de l’entreprise.
La marque de commerce sous laquelle opère l’entreprise est peut-être ce qui lui donne le plus de valeur. Par contre, cette marque pourrait appartenir à un tiers, qu’il soit ou non lié à l’entreprise. Ici encore, le fait de réfléchir très tôt à ces questions d’ordre légal permet à l’acquéreur de mettre en place une stratégie qui augmente les chances de succès et qui limite les risques de mauvaises surprises.
Les surprises tuent les affaires
Jusqu’à présent, notre attention a été orientée sur l’objet de l’acquisition. Nous avons considéré l’entreprise dans son état actuel. Lorsqu’on utilise le droit comme un outil de gestion, on est amené à considérer également le passé et l’avenir de l’entreprise.
Penser comme un avocat d’affaires, c’est voir le film de l’entreprise, plutôt qu’une simple photo
Les questions qui concernent le passé de l’entreprise font généralement l’objet de la diligence raisonnable, une étape qui arrive plus tard dans le processus d’acquisition. Mais le fait d’envisager ces questions dès le début pourra aider l’acquéreur à éliminer rapidement les entreprises qui seraient de mauvaises candidates à une acquisition.
L’analyse des archives judiciaires et des bases de données gouvernementales peut permettre de déceler des litiges non réglés et des réclamations potentielles. Une telle vérification est également utile pour juger de la réputation et de l’intégrité de l’entreprise et des personnes qui y œuvrent.
Sur une note plus positive, la réflexion sur le passé de l’entreprise cible permet de structurer les discussions préliminaires et d’orienter les négociations, notamment afin de définir les hypothèses sur lesquelles l’acquéreur fondera sa lettre d’intention.
Le droit mis au service de la création de valeur
Dans la plupart des cas, la principale motivation de l’acquéreur d’une entreprise est la possibilité de créer de la valeur à travers cette acquisition. Il est crucial de déterminer le plus tôt possible d’où viendra la création de valeur, car aux différents scénarios correspondent différentes situations juridiques.
Si la création de valeur dépend de la fidélisation de certains employés clés, il faut s’assurer de mettre en place des contrats d’emploi appropriés. Si au contraire, la création de valeur passe par la rationalisation des effectifs, les questions liées aux mises à pied d’une partie du personnel seront au cœur de processus de transfert.
Si la création de valeur dépend d’ententes à long terme ou de contrats d’exclusivité avec des clients ou des fournisseurs stratégiques, l’accent sera mis sur l’analyse des contrats existants et la négociation de nouvelles ententes.
Si une partie de la création de valeur peut être mise à risque par la perte de certaines ressources matérielles, intellectuelles ou humaines, il faudra de préférence identifier ces ressources très tôt dans le processus d’acquisition afin de négocier des protections adéquates.
Considérer les questions de droit à l’étape du projet, plutôt qu’à celle des problèmes
Lorsqu’on considère le droit comme un outil de gestion, on se rend vite compte que plus tôt on implique un avocat d’affaires, plus on se donne les moyens de tracer le chemin qui offre les meilleures chances de conclure une acquisition d’entreprise avec succès. Loin de la pensée en silo qui relègue le juriste à un rôle de pompier, l’approche moderne en transfert d’entreprise lui fait une place dans l’équipe accompagnant l’acquéreur du début à la fin, au même titre que l’expert financier et le consultant en gestion.
À lire : Transfert d’entreprise : Les pièges à éviter pour le repreneur au cours de la transaction
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Saviez-vous qu’au Québec, le secteur bioalimentaire emploierait un travailleur sur huit* ?
« La crise sanitaire a mis en lumière l’importance de l’approvisionnement local et de l’autonomie alimentaire. Une bonne nouvelle pour nos entreprises bioalimentaires. », affirme Mario Handfield, professeur à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), qui analyse le développement territorial bioalimentaire, l’entrepreneuriat et la relève agricole dans un contexte régional.
Quelles sont les entreprises de ce secteur ?
Ce secteur est vaste et hétérogène. Il va de la production agricole, aux pêches et à l’aquaculture, en passant par la transformation des aliments, leur distribution (commerces) et inclut même la restauration. C’est toute une chaîne interdépendante constituée de réalités d’affaires très distinctes.
Quelles sont les occasions d’affaires dans ce secteur ?
Comme dans plusieurs industries québécoises, ce secteur manque cruellement de relève, surtout pour les entreprises de moyenne et grande taille. J’ai trop souvent assisté au démantèlement d’entreprises par manque de relève, ce qui porte un coup dur à l’économie locale.
Par contre, la pandémie a propulsé un certain retour en région chez les Québécois qui délaissent les centres urbains. Plusieurs veulent opérer un changement de style de vie et s’intéressent au rachat d’entreprises locales et artisanales (petites fermes, épiceries, boulangeries, boucheries, etc.).
Depuis quelques années, la relève change de visage. Auparavant très familiale, la moitié des étudiants actuels des programmes d’agriculture ne sont pas issue de générations d’agriculteurs.
À lire : Mon histoire d’achat d’entreprise : à peine 30 ans et repreneurs
Quelles sont les particularités du secteur ? Est-il plus risqué ?
Les entreprises sont tellement variées : usine de transformation des viandes, ferme maraîchère, boulangerie, distillerie, dépanneur, elles vont de très petite à très grande. L’arsenal de mesures et de règles (normes du bâtiment, salubrité des aliments, normes environnementales, etc.) ajoute des obstacles aux repreneurs. Le secteur maraîcher est plus accessible à ce niveau si on le compare aux productions animales, lui encadré par tout un éventail de règles notamment en matière de transformation artisanale et de vente de proximité. Ces mesures de contrôle sont souvent des barrières à l’entrée.
Observons-nous une tendance des consommateurs à valoriser les produits d’ici ?
Oui ! On assiste aussi à la renaissance des marchés publics. Les aliments et boissons faits au Québec sont de plus en plus recherchés, avec une tendance pour le « bio », qui est un idéal pour beaucoup de repreneurs. La réalité est que la certification « bio » demande un certain investissement, tant financier que technique. Il y a des stratégies pour y parvenir, pas à pas, en passant de pratiques agricoles dites « écolos » qui conduiront aux pratiques bio certifiées et à la rentabilité. En fait, la spécificité du bioalimentaire est qu’il dépend en partie des tendances de consommation qui fluctuent dans le temps. Un type de restaurant ou d’aliment est très à la mode en ce moment; le sera-t-il dans 5 ans ?
Mais plus important encore, le secteur repose sur la nature et ses aléas. Tout au long de la chaîne (production, transformation, distribution et commercialisation et consommation), il y a des quantités à produire, des imprévus à gérer, des pertes qui réduisent les profits. Nous n’avons qu’à penser à l’acériculture. Les institutions financières sont parfois plus frileuses face à l’agroalimentaire.
Quels conseils auriez-vous à donner à des repreneurs qui envisageraient ce secteur ?
Il y a encore de belles occasions d’affaires à saisir, c’est certain !
Ce secteur n’est pas celui qui sera choisi par un repreneur de type investisseur qui envisage une croissance fulgurante pour faire fructifier un investissement rapidement.
Il faut le faire par passion, pour être en cohérence avec des valeurs et un mode de vie choisi. Même si le travail est moins difficile qu’avant physiquement grâce à l’automatisation et la robotisation de certaines opérations, c’est un travail exigeant qui demande de la constance.
Il faut aussi savoir se démarquer, peu importe le produit offert. Service client hors pair, originalité, ambiance, contact humain : les consommateurs ne demandent qu’à être séduits par les commerces locaux qui bénéficient d’un tourisme en hausse.
Il faut bien étudier les marchés et aller sur le terrain, à la rencontre des écosystèmes d’affaires qui vous aideront à flairer les occasions en cohérence avec vos envies et ambitions.
Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !
*Source : Gouvernement du Québec
À lire : Reprise ou cession : comment augmenter la valeur de votre entreprise grâce à l’intelligence artificielle ?
Guillaume Reboux œuvre dans le milieu de la production artistique depuis plus de 15 ans. Il fait ses premières armes au Festival Juste pour rire (passant des opérations à la production), puis travaille comme consultant en Europe sur des spectacles d’artistes francophones. Il crée ensuite une compagnie de disques avec un ami. Ce diplômé des HEC a passé les dernières années à conseiller et appuyer des agences et boîtes de production de la scène musicale et humoristique.
C’est auprès d’une agence avec qui il collabore que se présente une occasion de rachat.
Pourquoi pas
« Une collaboratrice et amie, Viviane Giguère, m’a approché, car elle avait besoin d’un partenaire dans ce grand projet de racheter l’entreprise 9e vague. Pour moi qui travaillais déjà pour l’agence, c’était un choix naturel. »
Depuis septembre 2020, les deux associés sont officiellement devenus copropriétaires de cette agence, qui gère la carrière d’une dizaine d’artistes tels que Damien Robitaille, Pascale Picard, Marc Déry, et plusieurs autres auteurs-compositeurs et groupes émergents.
Reprise éclair
La reprise était prévue en janvier 2021, mais la pandémie, qui a paralysé le secteur culturel a devancé le processus.
« La propriétaire avait vraiment hâte de passer le flambeau. On a été un peu précipités certes, mais on connaissait très bien l’entreprise; je m’occupais déjà des demandes de subventions depuis 5 ans. Nous avions aussi à ce moment bien amorcé le plan d’affaires. »
La propriétaire ne restera que deux mois pour transférer les dossiers.
Reprendre : un processus complexe
Guillaume le confirme : « Reprendre une entreprise est très différent que d’en lancer une ! Il faut connaître les tenants et aboutissants du processus de transfert. Par chance, on a été guidés et informés grâce à notre conseiller au CTEQ. Il nous a bien expliqué les étapes puis recommandés à des professionnels qui nous ont été utiles.
« La reprise, c’est un peu stressant. Notamment lorsqu’il s’agit de chiffrer la valeur de l’entreprise. Appuyés par les conseils du CTEQ, les avis d’amis dans le domaine, nous (la cédante et les repreneurs) avons fait une évaluation de l’entreprise chacun de notre côté. Mais, il y a plusieurs façons d’évaluer une entreprise. Évaluer une entreprise sur ses revenus futurs ne fonctionnait pas pour nous en temps de pandémie. Il fallait plutôt l’évaluer sur la valeur de clôture (valeur marchande au moment de la date de reprise officielle). C’est toute une gymnastique ! »
« Si c’était à refaire, j’engagerais un comptable externe (pas celui de l’entreprise) pour faire l’évaluation et pour pouvoir déléguer sur l’analyse de l’entreprise et les négociations qui s’en suivent. Je me sentais dans une drôle de position. »
L’avantage de connaître le cédant peut en effet aider à faire une transition rapide et harmonieuse. La confiance règne entre les parties, il n’y a pas de surprises. Cependant, quand vient le temps de négocier, cela peut s’avérer plus compliqué vu les relations d’amitié instaurées au fil des ans.
À lire : Acheter une entreprise : de l’intention à l’action
Spécificités du milieu
Dans le milieu culturel, on valorise peu le côté gestionnaire et administrateur à la tête des entreprises. Je suis connu pour être assez pragmatique; je me base sur les chiffres et les faits pour planifier et gérer des projets rentables. Je crois que c’est un bel avantage pour diriger une entreprise.
Conseil au repreneur du milieu culturel : il faut bien s’entourer ! Non seulement il faut faire appel à des professionnels (avocat, fiscaliste, etc.) qui connaissent la reprise d’entreprise, mais aussi, et surtout, qui connaissent les industries culturelles ou créatives. C’est un univers à part, mais il est tellement stimulant !
Ce témoignage vous inspire ? Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !
Le 1er avril dernier, le CTEQ a organisé un webinaire en partenariat avec Desjardins sur le thème « Acheter une entreprise : de l’intention à l’action ». Lors de cet événement, quelques questions posées par les participants n’ont pu être couvertes faute de temps. Dans cet article, découvrez les réponses apportées par les conseillers et les chargés relation client du CTEQ.
Avec la participation de Serge Bastien, Mylène Bernard et Karine Hurtubise, conseillers en transfert d’entreprise au CTEQ.
Comment trouver une entreprise à acheter ? Conseillez-vous les courtiers ?
Plusieurs entreprises sont inscrites à l’Index, le répertoire d’entreprises à vendre du CTEQ. Vous devez vous inscrire et compléter un profil « repreneur » pour y avoir accès. Il y a aussi différentes plateformes que vous pouvez facilement repérer en effectuant des recherches sur le Web. Votre entourage, votre institution financière, les organismes de développement économique de votre région (MRC, SADC, etc.) peuvent aussi faire du référencement. Les courtiers sont des professionnels qui peuvent également vous accompagner dans le repérage d’une entreprise.
Quelle est la meilleure façon d’approcher une entreprise pour savoir si elle voudrait vendre ?
Trouvez la réponse à votre question dans cet article : https://repreneuriat.quebec/blogue/approcher-une-entreprise/
Au niveau des subventions fédérales, provinciales et municipales, les programmes sont forts nombreux. Comment s’y retrouver, et est-ce possible d’avoir un accompagnement ? Plus spécifiquement, pour se faire des projections au niveau des dépenses.
Chaque région a ses spécifications selon les priorités établies. Les programmes peuvent varier selon le type d’industrie et la région. Vous pouvez vous référer au conseiller du CTEQ de votre région.
Quel est votre conseil pour faire les premiers pas afin de trouver l’entreprise adéquate ? Il y a une panoplie de ressources, alors quel est le meilleur endroit pour commencer à chercher l’entreprise qui représente une bonne occasion d’affaires pour nous en tant que novice en repreneuriat ?
Inscrivez-vous au CTEQ, nos conseillers vous aideront dans votre démarche en travaillant avec vous sur un plan de ciblage.
Le CTEQ peut-il nous fournir une liste à jour des sources de financement institutionnel ?
Oui, nous avons une liste de différentes sources de financement disponible, nous vous invitons à nous écrire à l’adresse suivante : [email protected]
Pour favoriser la collégialité des interventions des différents partenaires qui gravitent autour d’un projet de transfert, quelle est la meilleure stratégie à mettre en place, dans le respect de la confidentialité ?
Nous conseillons toujours qu’une entente de confidentialité soit signée entre cédant et repreneur dès les premières étapes d’échange. Pour ce qui est des autres professionnels qui entrent en jeu dans les différentes étapes du transfert, la grande majorité de ces experts sont tenus à la confidentialité dans le cadre de leurs activités professionnelles.
Que fait-on lorsque c’est une entreprise familiale avec son propre comptable et son propre fiscaliste qui organisent la transaction et qu’on veut s’assurer que nos intérêts aussi soient regardés ? Est-ce que le CTEQ peut être le joueur neutre qui fait une analyse du plan de transfert en regardant l’intérêt des deux parties ?
La participation des conseillers du CTEQ se fait toujours à titre d’intervention neutre, dans l’intérêt de l’entreprise et des deux parties. L’analyse des divers aspects d’une transaction de la part du conseiller s’attache toutefois aux connaissances générales des enjeux en place. Le conseiller fait en sorte de référer les parties aux spécialistes requis pour s’assurer que les opinions nécessaires soient transmises, selon les intérêts des personnes concernées.
Quand on ne parle pas d’une compagnie physique, mais d’une compagnie qui offre juste des services, comment fonctionnent le transfert et l’accompagnement du CTEQ ?
Au niveau du transfert et de l’accompagnement, que l’entreprise ait ou non des actifs, ça ne change rien.
Avec la participation d’Audrey Sebille et Xavier Ramos, chargés relation client au CTEQ.
Existe-t-il une liste d’entreprises qui recherchent des repreneurs ?
En effet, le CTEQ offre au travers de l’INDEX la possibilité de trouver des entreprises en recherche de relève. L’INDEX est le répertoire repreneurial le plus complet au Québec. Il permet de référencer des cédants et des repreneurs en toute confidentialité, mais également des consultants et des experts en transfert d’entreprise, favorisant ainsi les occasions d’affaires.
À lire aussi :
L’INDEX, un puissant outil de recherche au service des vendeurs et acheteurs d’entreprise
Existe-t-il un répertoire de professionnels qui offrent des services d’évaluation de valeur d’entreprise ?
L’INDEX répertorie des consultants et des experts qui offrent des services professionnels en évaluation d’entreprise. Nos conseillers sont également disponibles pour référer à nos clients des experts qui pourront les aider dans certaines étapes spécifiques du transfert.
Le cédant peut-il demander de l’accompagnement pour le processus et, si oui, les frais d’accompagnement peuvent représenter quelle somme approximativement ?
En effet, nous offrons un service d’accompagnement par nos conseillers régionaux afin de mener à bien votre transfert et votre relève qu’elle soit interne, externe ou familiale.
Les frais d’ouverture de dossier sont de 120$ +taxes, renouvelables annuellement à la date d’anniversaire de son activation.
Le programme complémentaire CTEQ+ est également offert afin d’outiller et d’accompagner de façon plus personnalisée les cédants et les repreneurs dans cette démarche de transfert. Ce programme est optionnel et complémentaire moyennant des frais de 110$ +taxes, renouvelables annuellement à la date d’anniversaire de son activation.
Visionnez le webinaire complet ici.
N’hésitez pas à communiquer avec nous pour toute question !
Vous souhaitez immigrer au Québec et y acheter une entreprise ? Quel beau projet !
Selon la Communauté métropolitaine de Montréal, en 2016, environ 85 % des immigrants du Québec résidaient dans la grande région de Montréal.
Pour un immigrant, s’installer en ville offre bien des avantages, mais il y en a aussi plusieurs lorsqu’on choisit plutôt d’aller en région ! Les connaissez-vous ?
Afin de vous éclairer là-dessus, le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) fait appel à quelques experts, ainsi qu’à un entrepreneur immigrant qui s’est établi en région et y a acheté une entreprise.
Les avantages d’acheter une entreprise dans une région du Québec
« D’entrée de jeu, il y a beaucoup moins de concurrence en région pour acheter une entreprise », affirme Charles-André Morel, conseiller en transfert d’entreprise au CTEQ. Ceci s’explique par le fait qu’il y a une carence démographique et un enjeu de relève en région, surtout en ce qui concerne les régions rurales. On constate de plus en plus que les employeurs recrutent à l’étranger pour pallier ce manque.
De plus, comme l’affirmait Stéphane Lesourd, directeur des opérations de Place aux Jeunes en région dans notre article Acheter une entreprise en région, « On parle évidemment de proximité à la nature et d’achat local au sein de communautés solidaires et tricotées serrées. L’achat d’une maison, ou d’autres propriétés sont aussi beaucoup plus accessibles ».
La question de l’intégration
Du côté de Place aux jeunes en région, Stéphane constate que le volume de demandes provenant de l’extérieur du pays pour s’installer dans une région du Québec a augmenté au cours des dernières années. En effet, le rôle de l’organisme est d’attirer, d’accueillir et d’intégrer les jeunes de 18 à 35 ans en région grâce à différents programmes, incluant la clientèle immigrante. Pour ce faire, c’est un réseau de plus de 80 agents répartis partout au Québec qui offrent, sans frais, des services d’accompagnement.
Le rôle que la pandémie a joué
« La pandémie de la COVID-19 a remis les choses en perspective pour plusieurs. », soutient Stéphane Lesourd. « On pense par exemple à un entrepreneur parisien qui est confiné dans un petit logement avec sa famille et en télétravail qui ressent un besoin pour de l’espace soudainement. Cette situation l’amènerait sûrement à revoir ses priorités et ses aspirations. », poursuit-il.
Charles-André renchérit : « Immigrer dans une région du Québec lui permettrait d’avoir une maison abordable et assez grande pour sa famille, ainsi que d’y acheter une entreprise plutôt que d’en démarrer une nouvelle ou encore faire croître son entreprise par acquisition ».
L’histoire du Français Louis Cousin et de la boulangerie Merci la mie au Lac-Saint-Jean
Après avoir quitté la France pour faire ses études à Montréal, il s’est rapidement installé à Alma pour y travailler. Ayant choisi une municipalité à l’échelle de sa ville natale, Louis Cousin s’est facilement intégré à la communauté almatoise.
« Un jour, je suis allé marcher et j’ai trouvé une boulangerie où on y vendait du bon pain. Du bon pain, c’est important pour un Français », raconte-t-il en souriant.
Malheureusement, quelques années plus tard, la boulangerie en question, véritable fleuron régional en matière de gastronomie, a subitement fermé ses portes. M. Cousin était persuadé que la boulangerie serait rapidement rachetée et rouverte. Mais, quelques mois plus tard, ses portes étaient toujours closes.
C’est lorsqu’il a appris que l’ancienne propriétaire cherchait à vendre tout l’équipement en Gaspésie que Louis a décidé de prendre la situation en main. Lui et quelques autres amis de la boulangerie se sont rencontrés et ont rapidement décidé de reprendre l’entreprise.
« Si on perdait le matériel, on perdait notre boulangerie », se rappelle-t-il.
Ils ont repris collectivement le commerce et ont fondé une coopérative de solidarité. Cette forme d’organisation, particulièrement adaptée aux projets menés par et pour la communauté, a permis d’insuffler une gestion démocratique au projet et de s’assurer que les retombées sociales et économiques se fassent à l’échelle locale.
Une fois la boulangerie reprise, ils ont dû s’attaquer à un défi important : embaucher un boulanger. Ce qui a rendu la tâche doublement difficile, c’est le fait qu’ils n’en trouvaient pas localement. Ils ont dû recruter en France, et ce, en pleine pandémie. Après plusieurs mois, et grâce à l’aide de leur député fédéral, Merci la mie a enfin pu intégrer un boulanger.
« Je remercie notre milieu. Malgré nos défis, notre clientèle a continué à nous soutenir. On ne les remerciera jamais assez. On croit maintenant que la boulangerie a de belles années devant elle », dit-il.
Des conseils du repreneur immigrant
« Les régions au Québec, c’est un monde d’opportunités. Si tu as un savoir-faire, une envie entrepreneuriale, tu vas sortir du lot tout de suite. Tu vas être mis de l’avant. »
Louis Cousin
Lorsqu’on lui demande quelles sont les premières étapes à entreprendre pour un immigrant souhaitant s’installer en région pour y acheter une entreprise, Louis dit en riant : « Appelle-nous ! Je suis passé par là et je pourrais sûrement vous donner un conseil ou deux ».
« Mais surtout, faites-vous accompagner. Il y a plusieurs organismes qui peuvent vous soutenir, dont le CTEQ », conclut-il.
Et vous, où rêvez-vous de vous installer au Québec ? Quel type d’entreprise aimeriez-vous reprendre ?
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À lire : Le secteur bioalimentaire : risques et occasions d’affaires pour les repreneurs
LE Gestionnaire
L'entrepreneur
Qui sont-ils
Il a fait carrière comme professionnel (ingénieur, comptable, MBA, etc.) au sein d’une ou plusieurs entreprises de petite ou moyenne taille, occupant des postes de cadre ou de gestionnaire.
Il a créé une entreprise ou s’est lancé en affaires en investissant dans un secteur, par exemple l’immobilier. Il détient plutôt une expertise liée à un secteur, que ce soit un métier technique, une passion, ou encore une invention ou une innovation.
Que recherchent-ils dans le repreneuriat ?
Il cherche à devenir le patron, prendre ses décisions, être autonome et mettre ses compétences à profit d’une occasion d’affaires. Il cherche une entreprise stable avec un bon potentiel de croissance.
Idem, mais avec en plus, l’envie de continuer de créer, d’innover, de faire pivoter un modèle d’affaires. Il cherche une entreprise qui l’inspirera pour satisfaire son esprit de défricheur, de créateur et d’innovateur.
Quelles sont leurs forces ?
Il a des compétences approuvées dans son domaine de gestion ou sa profession. Il connaît les rouages des entreprises plus établies. Il prend des risques calculés.
Il sait porter plusieurs chapeaux ayant dû le faire dans une entreprise qui est partie de zéro. Il a une bonne solvabilité et une capacité d’emprunt (si son entreprise est en santé).
Il n’a pas peur du risque.
Leurs défis
Bien que son savoir-faire peut être transféré sur d’autres fonctions en entreprise (RH, opérations, stratégie, finances, ventes, etc.), le type gestionnaire est souvent moins polyvalent en raison de son expérience.
Il pense parfois pouvoir diriger d’en haut, mais devra mettre les mains dans les opérations, être informé de tout, parfois boucher les trous et soutenir ses équipes.
Plusieurs gestionnaires font parfois demi-tour face aux implications financières qu’implique un rachat d’entreprise. (p. ex., une garantie personnelle)
L’entrepreneur a quant à lui sans doute plus de mal à entrer dans les chaussures d’un ancien dirigeant.
Il voudra sans doute dès le départ amorcer beaucoup de changements et faire les choses à sa manière !
Que doivent-ils considérer ?
Envisager d’acquérir une entreprise de taille similaire à celle(s) dans laquelle/lesquelles il a évolué pourra l’aider à trouver des repères.
Il peut être moins à l’aise dans de très petites entreprises, à moins d’avoir démontré beaucoup de polyvalence et une forte envie d’apprendre.
Développer ses qualités de leader et ses compétences dans les aspects de gestion moins maîtrisés.
Considérer l’affinité qu’il a avec le secteur de l’entreprise à racheter pour s’assurer d’être autant investi que dans son entreprise d’origine.
Être à l’écoute du cédant et des équipes en place pour s’approprier le savoir-faire et assurer une transition fluide.
À lire : L’importance de bien cibler l’entreprise que je veux acquérir
Bien entendu, tout n’est pas aussi noir ou blanc ! Beaucoup de gestionnaires qui cherchent une entreprise à reprendre ont une fibre entrepreneuriale et des expériences polyvalentes. Parallèlement, les entrepreneurs aux commandes d’une entreprise en croissance doivent eux aussi démontrer leurs compétences de gestionnaire.
Et peu importe leur bagage, tous deux chercheront une occasion qui correspond à leurs intentions, idéalement clairement définies. Investir un capital dans une entreprise de taille moyenne pour la structurer et la faire grandir, acheter une petite entreprise pour changer de style de vie ou devenir repreneur en série : c’est le champ des possibles !
Au CTEQ, des formations sont mises à disposition sous forme de modules thématiques à consommer à la carte et selon les besoins
Connaître ses avantages, ses défis, demander conseil, analyser et prendre des décisions éclairées : le CTEQ est là pour vous guider !
À lire : Les repreneurs : pas tous pareils ?
Qu’est-ce que la médiation ?
Selon l’Institut de médiation et d’arbitrage du Québec, la médiation « est un processus volontaire et flexible, qui se déroule dans un cadre privé et confidentiel; une personne neutre et impartiale, le médiateur, aide des personnes impliquées dans un conflit à communiquer, à tenter de résoudre leurs difficultés et à trouver par elles-mêmes une issue favorable à leur mésentente ».
Quel est le lien entre la médiation et le transfert d’entreprise ?
À première vue, le lien entre la médiation et le transfert d’entreprise peut sembler obscur. En effet, la médiation est généralement utilisée pour prévenir ou régler un conflit, alors qu’un transfert d’entreprise n’est pas nécessairement une situation conflictuelle.
Or, il ne faut pas négliger le potentiel de conflit que recèle un transfert d’entreprise, notamment s’il s’agit d’une vente à l’interne, par exemple à des employés-clés, ce qu’on appelle un « management buy-out ».
À lire : Transfert d’entreprise : les pièges à éviter pour le cédant
L’écoute active
Les médiateurs d’expérience savent utiliser leur outil de prédilection pour favoriser la résolution de conflit : l’écoute active. Cet outil s’avère précieux dans le cadre d’un transfert d’entreprise, car, au-delà des aspects techniques d’une transaction éventuelle, la dynamique d’un transfert est résolument humaine.
Or, ayant affaire avec des humains, la communication est la clé du succès dans le domaine du transfert d’entreprise, encore une fois surtout s’il s’agit d’une vente à l’interne.
Voici quelques-uns des outils de l’écoute active dont le médiateur en transfert d’entreprise se sert pour favoriser une saine communication entre les personnes impliquées et, ainsi, de faciliter la mise sur pied d’une structure transactionnelle convenable pour tous :
- Le questionnement : le médiateur fait preuve de curiosité par rapport aux individus impliqués dans le processus et à la dynamique de l’entreprise en posant différents types de questions (ouvertes, fermées, etc.)
- L’éclaircissement : le médiateur s’assure que l’information échangée est claire en demandant des précisions
- La reformulation : le médiateur explique en ses propres mots ce qu’il a compris et s’assure ainsi d’avoir bien compris l’information qui lui est transmise
Le processus de médiation
Le processus de médiation suit quatre étapes, lesquelles ne sont pas nécessairement suivies de manière chronologique, dans le sens qu’on peut revenir à une étape dite antérieure selon les besoins de la situation. Ces étapes sont les suivantes (Bériault, Marois, Roberge 2012) :
- Introduction de la médiation et récit : cette étape permet aux personnes impliquées de faire valoir leur point de vue sur la situation ainsi que leur position de négociation
- Exploration des intérêts : l’objectif de cette étape est d’aller au-delà des positions exprimées à l’étape 1, et de découvrir les motivations et intérêts réels qui sous-tendent la position de chacun, ce qui se fait notamment en utilisant les outils d’écoute active présentés plus haut
- Création des options et négociation de la solution : il s’agit à cette étape de « brainstormer » sur des solutions potentielles qui, dans le domaine du transfert d’entreprise, seront des solutions de nature transactionnelle
- Conclusion de la médiation et entente : on sélectionne les solutions qui conviennent à tous et on s’engage à mettre celles-ci en œuvre dans le cadre d’une transaction entre les parties
Conclusion
L’expérience nous montre que les outils de la médiation sont fort utiles aux fins d’un transfert d’entreprise, en particulier pour un transfert à une relève à l’interne. En effet, il est plus envisageable qu’un médiateur spécialisé en transfert d’entreprise puisse intervenir en toute neutralité dans un contexte de relève interne plutôt que dans celui d’une acquisition par un compétiteur, par exemple. Bien qu’un transfert d’entreprise ne soit pas nécessairement une expérience conflictuelle, il ne faut pas négliger le risque qu’elle le devienne. Or, la médiation n’est pas seulement un outil formidable pour régler des conflits, mais aussi pour les prévenir, et en définitive pour trouver des solutions transactionnelles qui conviennent à tous.
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