Catégorie : Acheter une entreprise

L'ABC de l'évaluation d'entreprise

Pour démystifier le sujet, le CTEQ s’est entretenu avec Yannick Gaudreault, CPA, CMA, CVA, EEE et propriétaire de Gaudreault évaluation d’entreprises Inc.

En quoi consiste une évaluation d’entreprise ?

« L’objectif est d’identifier la juste valeur marchande d’une entreprise. Il s’agit ici d’un exercice très technique. Tout d’abord, cela débute avec l’analyse des états financiers qui nous indique la profitabilité, la capacité en liquidité, la structure d’endettement et sa saine gestion ou non. Ensuite, il est important d’identifier le bénéfice net ajusté, qui est calculé en faisant des ajustements au bénéfice comptable.

Puis, nous devons identifier par quel multiple on multiplie ce bénéfice. Ce multiple est composé des différentes couches de risques auxquels l’entreprise est confrontée. Ces risques, occasions, forces et faiblesses ont préalablement été mesurés lors des analyses financières et de l’entrevue avec le propriétaire.

Finalement, la dernière étape est de multiplier le bénéfice représentatif, par le multiple précédemment déterminé, ce qui nous amène à la juste valeur marchande de l’entreprise. »

Quel est l’intérêt de faire une évaluation d’entreprise ?

« Il existe différents contextes dans lesquels une évaluation de la juste valeur marchande d’une entreprise peut être nécessaire. Tout d’abord, lorsqu’un propriétaire veut vendre son entreprise, il peut être important de faire évaluer son entreprise pour éviter de la vendre à rabais ou de l’afficher à un prix trop cher et d’être ainsi incapable de la vendre. Pour un acheteur d’entreprise, c’est aussi très utile de faire évaluer une entreprise pour vérifier que le prix payé est juste.

D’autres situations nécessitent également une évaluation d’entreprise. On peut penser aux litiges entre actionnaires, aux réorganisations d’entreprise, aux demandes de financement ou encore simplement pour savoir, en tant que propriétaire, combien vaut son entreprise pour des raisons stratégiques ou autres. »

Qui peut faire une évaluation d’entreprise ?

Ce sont les experts en évaluation d’entreprises (EEE) qui connaissent les méthodes applicables et les standards professionnels dictés par l’Institut des experts en évaluation d’entreprises, qui est la seule association au Canada dans ce domaine. D’autres professionnels, tels que certains comptables, peuvent aussi être habiletés à évaluer des entreprises.

Combien est-ce que ça coûte une évaluation d’entreprise ?

Tout dépend du niveau de complexité de l’entreprise et des besoins du client. Il existe trois rapports pouvant être effectués par un expert en évaluation d’entreprises.

1) Un calcul de la valeur

2) Une estimation de la valeur

3) Un rapport exhaustif

Le premier est bien évidemment le plus court et le plus économique, tandis que le dernier est le plus long, le plus complet et donc le plus dispendieux. Généralement, le calcul de la valeur est suffisant pour les besoins des PME. L’expert vous conseillera, mais c’est ultimement vous qui déciderez du rapport dont vous avez besoin, donc du prix que vous êtes prêt à payer.

Quelle est la différence entre une évaluation d’entreprise et une vérification diligente ?

L’objectif de l’évaluation d’entreprise est de déterminer la juste valeur marchande d’une entreprise. La vérification diligente, quant à elle, est surtout utilisée lors du processus d’acquisition d’entreprise. Lorsqu’elle précède une évaluation d’entreprise, la vérification diligente peut renforcer l’évaluation par l’analyse des risques qu’elle a observés. La vérification diligente n’est pas un prérequis à l’évaluation d’entreprise, mais un avantage.

Qui doit payer pour l’évaluation d’entreprise ?

Dans un contexte d’un transfert d’entreprise, autant le vendeur que l’acheteur peuvent payer pour ce service. Nous voyons également, dans certains cas, un partage des coûts entre les deux parties.

Quels sont les facteurs qui influencent la valeur de l’entreprise ?

Plus une entreprise génère de profits, plus sa valeur est élevée. C’est la base. Pour les multiples de ces profits, cela dépend des différentes couches de risques. Plus on réduit les risques, plus l’entreprise vaut cher.

Les différents éléments suivants peuvent influer sur la valeur d’une entreprise.

Diversification de la clientèle

Avoir un client qui représente une grande partie du volume des ventes d’une entreprise est risqué. Il est préférable d’avoir un plus grand nombre de clients qui composent le chiffre d’affaires.

Récurrence du chiffre d’affaires

Avoir des revenus récurrents réduit le risque de volatilité. En tant que repreneur, cela peut également être rassurant de pouvoir estimer avec suffisamment de précision le chiffre d’affaires à venir.

Ententes contractuelles

Avoir des ententes contractuelles vient également assurer le chiffre d’affaires, ce qui sécurise les entrées de fonds futures. Plus vous avez d’ententes à long terme avec vos clients, plus l’incertitude de votre futur volume d’affaires diminue.

Partage des connaissances

Lorsque les membres de votre personnel viennent à vous pour un conseil ou une approbation, vous devez les aider à devenir autonomes afin qu’ils puissent eux-mêmes gérer toutes sortes de situations. Une équipe autonome est rassurante pour un acheteur qui investit beaucoup dans une nouvelle entreprise dont il ne connait pas tous les rouages.

Amélioration de l’image de marque

Lorsqu’un repreneur s’intéresse à votre entreprise, la première chose qu’il fera probablement est de regarder votre site Web. Il est recommandé de modifier un site Web au minimum tous les 3 ans. Si ce dernier est vieux, l’acheteur s’en rendra compte. Il en va de même pour votre matériel promotionnel.

Est-ce qu’un multiple du BAIIA est une bonne base pour l’évaluation ?

Beaucoup de personnes pensent qu’évaluer une entreprise est aussi simple que de faire 4 ou 5 fois le BAIIA. « C’est un mythe qui doit être démystifié, parce que c’est faux. »

Premièrement, le BAIIA n’est pas nécessairement la meilleure base. De plus, le multiple de 4 ou de 5 n’est pas nécessairement juste. Ce chiffre est une moyenne de moyenne de tous les types d’industries et de toutes les entreprises, donc excessivement simplifié. Chaque entreprise a son niveau de risque unique. C’est assez risqué d’y aller avec un multiple général, car la vraie valeur peut être largement au-dessus ou en dessous du résultat ainsi trouvé.

« Dans certains cas cependant, le BAIIA peut être une bonne base. Dans certains secteurs d’activité, c’est très parlant. C’est aussi un langage que les institutions financières utilisent fréquemment. Le BAIIA est quand même un bon indicateur, mais ce n’est pas le meilleur. Ultimement, le meilleur indicateur est le flux monétaire. »

De plus, le BAIIA ne tient pas compte des réinvestissements dans les immobilisations corporelles, du coût du financement et de l’impôt à payer, qui sont des éléments ne se retrouvant pas dans les poches du propriétaire.

L’impact de la pandémie

La pandémie a fait en sorte qu’on doit se baser moins sur les deux dernières années pour se projeter dans le futur. On s’appuie maintenant plus sur des projections financières actualisées. C’est une méthode qui a toujours été utilisée en évaluation d’entreprise, mais qui prend de plus en plus de place depuis 2020. Il est important de savoir quel impact la pandémie a eu sur l’entreprise afin de bien en évaluer la valeur.

Vous comprendrez donc que l’évaluation d’entreprise n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. C’est pourquoi nous recommandons de consulter un professionnel pour tous vos besoins en évaluation d’entreprise. Le conseiller de votre région se fera un plaisir de vous faire des recommandations. Appelez-le !

accompagnement-cle-du-succes-transfert-entreprise

Pourquoi l’accompagnement est-il si important?  

Reprendre une entreprise est complexe et nécessite un grand investissement de temps, d’argent et d’énergie. Il faut apprendre énormément de nouvelles choses dans tout ce processus qui peut durer des mois, voire des années. Pourquoi donc s’entêter à vouloir tout faire seul ?

Prenons l’exemple d’une maison. Il existe plusieurs métiers qui construisent les différentes parties d’une maison. Le plombier ne peut pas faire l’électricité, vice-versa. C’est la même chose avec le transfert d’entreprise. La personne qui vend son entreprise est experte dans son domaine, mais pas dans tous les domaines touchant le transfert d’entreprise. Tout comme la construction d’une maison, le transfert d’entreprise est un travail d’équipe qui nécessite l’intervention de divers professionnels. Dans cette comparaison, le conseiller CTEQ est un peu comme le maitre de chantier.

Quelques exemples des experts nécessaires selon les 4 étapes du processus de transfert

La préparation

Dès le début, la rencontre avec un expert en planification financière et fiscale est essentielle. Le choix d’une stratégie fiscale optimale concerne autant le cédant que le repreneur, mais les objectifs ne sont pas les mêmes. Pour le premier, l’accent est mis sur la protection du patrimoine familial, tandis que pour le second, on se concentre plutôt sur la création de son patrimoine.

Les rencontres 

C’est à cette étape que l’expertise en évaluation d’entreprise est essentielle, car elle doit être complétée afin d’amorcer les rencontres de discussion entre les parties. Il est important de bien faire la différence entre l’évaluation d’une entreprise et celle basée strictement sur les actifs.
L’exercice d’évaluation d’entreprise tient compte de la valeur des actifs, du rendement, du marché et plus encore. Si vos besoins nécessitent une opinion ou une analyse complexe pour chacune de ses dimensions, le choix d’un expert en évaluation d’entreprise (EEE) sera judicieux

La négociation 

Comme pour les étapes précédentes, les enjeux soulevés lors de la négociation demeurent de nature financière, fiscale et humaine, mais le côté légal s’ajoute également. Il est alors important d’intégrer à son équipe d’experts les juristes.

Les conseils du notaire ou de l’avocat seront aussi d’une très grande importance, principalement pour tout ce qui concerne les documents légaux tels que la lettre d’intention, l’offre d’achat, la convention d’achat-vente ainsi que la convention d’actionnaires, lorsqu’applicable

La transition

L’ajout d’experts en gestion des ressources humaines est fortement recommandé pour la phase de transition puisque celle-ci est souvent accompagnée d’une bonne dose de turbulence. Ces experts vous aideront à mieux planifier cette importante étape du changement, en identifiant, par exemple, les situations problématiques pouvant survenir lors du transfert de direction. Divers consultants et spécialistes en marketing et en communications sont aussi fréquemment consultés lors de cette étape.

Ai-je vraiment besoin de tous ces experts?

C’est normal si tout cela vous semble beaucoup. En transfert d’entreprise, il y a énormément de choses à apprendre, surtout pour les repreneurs. En effet, ceux-ci n’ont parfois que très peu d’expérience dans le secteur de l’entreprise qu’ils achètent. Ajoutez à ça plusieurs autres apprentissages comme la lecture des états financiers, la gestion d’employés, et plus encore.

Vouloir tout faire soi-même peut apporter énormément de stress. Sans compter les erreurs potentielles et les occasions perdues à cause du manque de connaissance et de préparation. Les experts permettent d’éviter ces erreurs, donc de gagner du temps et de l’argent. De plus, consulter des professionnels permet une plus grande objectivité dans la prise de décisions.

Des besoins qui varient 

Plusieurs facteurs font en sorte que vous aurez besoin de certains professionnels ou non. En voici quelques-uns.

L’expertise du cédant ou du repreneur

Selon votre champ d’études et vos expériences passées, vous aurez besoin de plus ou moins d’accompagnement de la part des différents professionnels du transfert d’entreprise. Par exemple, un comptable qui achète ou vend une entreprise n’aura probablement pas besoin d’un de ses confrères pour étudier les états financiers de l’entreprise qu’il souhaite acheter.

Le type d’entreprise

Certaines entreprises ont des besoins différents. Par exemple, dans le domaine culturel ou manufacturier, il sera nécessaire de consulter un expert sur les questions de propriété intellectuelle.

Aussi, les entreprises comme les ateliers mécaniques doivent fournir certains rapports environnementaux pour évaluer l’impact de leurs activités sur l’environnement. De plus, dans les grandes entreprises, certains experts peuvent déjà être présents au sein de l’équipe.

Et si je n’ai pas les moyens de payer tous ces honoraires?

Beaucoup de personnes qui achètent ou vendent de petites entreprises se posent cette question. Cela peut effectivement sembler intimidant de faire affaire avec autant d’experts.

Toutefois, la réalité est que « la quasi-totalité (99,8 %) des entreprises québécoises sont des PME, c’est-à-dire qu’elles ont moins de 500 employés, et plus de la moitié (53 %) comptent moins de 5 employés ».

Ainsi, les honoraires sont habituellement adaptés en conséquence. Par exemple, il serait illogique pour un expert de facturer le même prix pour une multinationale que pour une petite entreprise de quelques employés. Le travail à effectuer n’est tout simplement pas le même. De plus, beaucoup de professionnels offrent une gradation de leurs services. Par contre, il faut s’attendre à débourser un certain montant en fonction des heures passées sur le dossier. Heureusement, certains honoraires peuvent être inclus dans le financement pour les repreneurs.

Enfin, il faut se souvenir que dans cet article, beaucoup de cas ont été mentionnés, mais ce ne sont que des exemples qui ne s’appliquent pas nécessairement à toutes les situations, d’où l’importance de bien se faire accompagner tout au long du processus.

Au CTEQ, nous savons que les transferts d’entreprises sont complexes. C’est pourquoi nos conseillers sont là pour vous appuyer grâce à leur expertise. Ils seront en mesure de vous indiquer précisément quels experts sont nécessaires à quelles étapes selon votre situation unique.
N’hésitez donc pas à les contacter pour leur parler de votre projet.

Mon histoire d'achat d'entreprise

Fondée par Denis Keime il y a 20 ans, ce sont maintenant ses enfants, Noémie et Julien Keime, qui reprennent les rênes de l’entreprise AB Foods. Nous nous sommes pour l’occasion entretenus avec Noémie afin d’en apprendre plus sur son parcours.

L’ABC de AB Foods

AB Foods est une entreprise basée en France spécialisée dans l’importation, l’exportation et la distribution de collations sucrées et salées. Elle joue le rôle d’intermédiaire auprès des usines de production en Europe pour les aider à s’implanter sur le marché français à travers des marques privées dans les grandes chaines de supermarché. À la suite de sa décision de reprendre l’entreprise, Noémie a décidé de s’installer au Québec dans le but de reproduire ce modèle d’affaire en Amérique du Nord.

Le parcours de Noémie

La repreneure est diplômée des HEC Montréal en affaires internationales et en entrepreneuriat. Dans sa dernière année d’études, elle a participé au « Circuit sur la voie de la relève » organisé par Familles en affaires, ce qui l’a beaucoup aidé à déterminer si elle désirait reprendre l’entreprise familiale. À la suite de son BAC, elle s’est engagée à travailler dans l’entreprise pendant 1 an pour savoir si cela lui plaisait. « Finalement, on n’en a même pas discuté tellement c’était une évidence que je restais », indique Noémie.

Noémie possède actuellement 20 % de la propriété de l’entreprise. Elle et son père sont actuellement en processus d’élaboration et d’évaluation de différents scénarios de transfert.

Qu’est-ce qui vous faisait hésiter à prendre la relève ?

« Au début, je me disais : si je me lance et que ça ne fonctionne pas, est-ce que je vais perdre mon père ? » Cette peur, commune à beaucoup de relèves d’entreprises familiales, a été vaincue grâce à de nombreuses discussions ouvertes et transparentes avec ce dernier.

Le manque d’expérience était également une crainte pour Noémie. Le sentiment d’imposteur, que beaucoup de jeunes connaissent bien, est certainement exacerbé dans ce genre de cas. « Est-ce que les fournisseurs vont me prendre au sérieux ? Est-ce que je vais apprendre assez rapidement pour pouvoir faire une différence dans l’entreprise ? ». Ce sont toutes des questions qu’elle s’est posées. Avec l’accompagnement de son père, du travail acharné et beaucoup de volonté, Noémie a su relever le défi et a déjà accompli plusieurs choses.

Parlez-moi de ce que vous avez fait jusqu’à maintenant dans l’entreprise ?

« Nous avons changé le logo, qui datait des années 90, redéfini l’image de marque, refait le site Web et commencé à moderniser les systèmes », précise-t-elle.

Noémie s’est surtout concentrée sur les exportations. Elle a d’ailleurs créé la première succursale canadienne de l’entreprise à Montréal, dont elle est actuellement la présidente. « Après mes cours, pendant que mes amis étaient au 4@7, moi je travaillais sur ce projet », ajoute-t-elle.

« J’ai eu des expériences assez uniques pour mon âge et j’en suis vraiment contente. C’est pour ça que j’ai envie d’aider les jeunes à réfléchir et considérer la reprise d’une entreprise familiale. En créer une, c’est super, mais en reprendre une c’est vraiment une chance puisqu’on a déjà un réseau établi et qu’on peut compter sur l’expérience gens en place. Je trouve que c’est le côté super enrichissant du repreneuriat ».

Noémie a également pris le temps d’écrire un livre intitulé « Travailler en famille : Réflexion en 3 étapes pour savoir si l’entreprise est faite pour vous ». Elle y partage son expérience et guide les relèves familiales dans leur processus de réflexion.

Comment arrivez-vous à concilier le travail et la famille ?

Comme beaucoup d’entrepreneurs, la conciliation travail-famille n’est pas facile quand on aime ce que l’on fait. Puisque Noémie a fait le choix de s’établir au Québec et que sa famille habite en France, la distinction se fait un peu plus facilement. Cependant, lorsqu’elle revient à la maison, les choses se compliquent parfois.

« C’est sûr que quand on travaille en famille, et surtout quand on vit ensemble, c’est un peu indissociable ». Elle et son père réussissent toutefois assez bien à garder un bon équilibre en mettant des limites bien définies.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite possiblement reprendre l’entreprise familiale ?

Bien s’entourer et se faire accompagner dans sa réflexion. « Quand on est enfant d’une relève, souvent on n’a pas forcément envie d’en parler tout de suite à nos parents parce qu’on ne veut pas leur donner de faux espoirs. En même temps, on n’a pas forcément des amis dans la même situation que nous pour en parler ». C’est pour cette raison qu’un accompagnement neutre et expérimenté est très important non seulement en période de réflexion, mais également lors de la transition, et ce, autant pour les parents que pour les enfants.

Lire aussi : https://repreneuriat.quebec/blogue/mon-histoire-d-achat-d-entreprise-gasc/ et https://repreneuriat.quebec/blogue/je-suis-jeune-et-je-desire-acheter-une-entreprise/

savoir lire état financier pour un entrepreneur

Le CTEQ s’est entretenu avec Isabelle Gauthier, conseillère en développement économique chez Développement économique Matanie.

Ce n’est pas parce qu’on veut faire l’acquisition d’une entreprise qu’on est nécessairement compétent dans le domaine financier. Toutefois, la bonne nouvelle est que c’est quelque chose qui s’apprend. Savoir lire les états financiers d’une entreprise est crucial pour acquérir le bon projet d’affaires. Pourquoi ? Voici 6 bonnes raisons :

  1. S’assurer de la bonne santé financière de l’entreprise
  2. Comprendre les défis de l’organisation
  3. Aller chercher le financement nécessaire
  4. Être plus à l’aise lors des négociations
  5. Mieux travailler avec le cédant
  6. Être un bon dirigeant d’entreprise

Approfondissons maintenant chacun des aspects.

1- Pour s’assurer de la bonne santé financière de l’entreprise

L’objectif étant évidemment d’assurer la pérennité de l’entreprise et de vivre la vie que vous désirez, vous voulez acquérir une entreprise dont les états financiers sont justement présentés et satisfaisants.

L’achat d’une entreprise est un projet qui change une vie et qui a des impacts fiscaux importants. Pour protéger au maximum votre situation financière personnelle (et celle de votre famille), vous devez bien saisir le portrait financier de l’entreprise que vous voulez acquérir. Celle-ci doit être rentable et en bonne santé financière, à moins que votre défi soit de la redresser.

2- Pour comprendre les défis de l’organisation

Les états financiers sont un outil qui permet d’évaluer les forces et les faiblesses de l’entreprise. À partir de ceux-ci, vous pouvez identifier quelles sont les difficultés, mais aussi les solutions potentielles et combien elles devraient coûter à mettre en place.

Acquérir une entreprise demande de la préparation. Vous devez avoir un plan de reprise basé sur la réalité organisationnelle actuelle. Bien comprendre les enjeux et les défis vous permet d’avoir une vision d’avenir réaliste pour l’entreprise. Vous savez ainsi sur quoi mettre votre attention lorsque vous serez responsable.

Comprendre les enjeux organisationnels est également une occasion de vérifier que les défis de l’entreprise vous stimulent et vous intéressent. Devenir repreneur, c’est prendre une organisation bien vivante sur ses épaules. Vous êtes la personne vers qui les gens vont se tourner lorsqu’il y a des problèmes. S’ils vous irritent plus qu’ils ne vous stimulent, les journées seront longues.

3- Pour aller chercher le financement nécessaire

Vous aurez à aller chercher du financement pour compléter le montage financier. Un conseiller en développement économique saura vous accompagner dans cette démarche, mais vous devez évidemment comprendre ce dont vous avez besoin pour le communiquer efficacement. Et peut-être même saisir des occasions qui s’offrent à vous !

4- Pour être plus à l’aise lors des négociations

Parler le même langage est un avantage significatif. Comprendre le jargon financier facilite les échanges et accélère le processus transactionnel.

Vous n’êtes évidemment pas seul autour de la table en contexte de transfert d’entreprise. Idéalement, vous êtes entouré de professionnels de confiance, dont font partie les conseillers et les conseillères du Centre de transfert d’entreprise du Québec. Malgré ça, être en mesure de bien comprendre ce qui se passe est l’idéal. Vous serez ainsi en mesure d’évaluer davantage les impacts de vos décisions.

D’autre part, une bonne connaissance des états financiers écarte les émotions des négociations. Lorsque vous comprenez la valeur réelle de l’entreprise, ses forces et ses faiblesses, vous négociez de façon plus juste. Même si vous avez eu un coup de cœur, les états financiers agissent comme base solide et neutre sur laquelle vous appuyer.

5- Pour mieux travailler avec le cédant

Créer un lien de confiance avec le cédant est un aspect important d’un transfert d’entreprise. Le cédant aussi vous choisit également. Plus le courant passe, plus vous mettez les chances de votre côté pour une transition harmonieuse. Les investisseurs seront également rassurés si vous leur donnez confiance en vos compétences.

De plus, le transfert d’entreprise ne se limite pas à la transaction en tant que telle. La passation du pouvoir dans l’entreprise peut se faire sur des mois, voire des années. Pour faciliter la collaboration, mieux vaut avoir un minium de compétences en gestion d’entreprise pour être capable de reprendre les rênes.

6- Pour être un bon dirigeant d’entreprise

 Pour prendre les bonnes décisions, vous devez comprendre la situation financière et établir un plan d’action qui profite à l’entreprise. Grâce aux états financiers, vous êtes en mesure d’évaluer la performance de l’entreprise et d’en assurer la pérennité en assurant une bonne gestion des priorités.

Une fois que vous tiendrez les rênes de l’entreprise, toute décision se prendra en considérant les chiffres. Difficile de faire des choix judicieux quand on ne comprend pas sa situation financière. Vous ne pouvez donc pas passer à côté. Savoir lire les états financiers de votre projet d’affaires fera de vous un meilleur gestionnaire.

Et comment bien les comprendre, les états financiers ?

 Vous n’avez pas besoin de devenir un expert dans le domaine de la finance. Si vous n’avez pas de compétences en la matière, vous pouvez commencer par assister à une formation sur le sujet. Plusieurs organisations en proposent.

De plus, entourez-vous de professionnels de confiance à qui vous pouvez poser vos questions et valider votre compréhension des informations. Aussi, ne craignez pas de cogner aux portes des organismes de développement économique de votre région, ils peuvent vous aider.

En affaires, il faut savoir parler finance!

 Même si ce n’est pas votre sujet préféré, savoir parler finance vous épargnera bien des maux. En tant que repreneur, vous investissez temps, argent et énergie. Ne dépensez pas vos ressources dans un puits sans fond. Prenez le temps de comprendre et d’analyser le projet dans sa globalité avant de signer.

Bon succès !

mise de fond d'une entreprise

Le CTEQ s’est entretenu avec Joël Lessard, directeur principal en financement et service aux entreprises chez Développement Vaudreuil-Soulanges. Au cœur du développement régional, l’équipe a pour mission d’offrir un accompagnement et du soutien à tous les stades d’un projet d’affaires.

L’entrepreneuriat, ça change une vie !

Il faut être conscient des impacts potentiels de sa nouvelle vie professionnelle sur sa vie personnelle. D’autant plus que dans un transfert d’entreprise, des employés sont souvent impliqués. La responsabilité s’en trouve donc plus grande.

Êtes-vous prêt à prendre ce risque financier ? Êtes-vous en bonne santé physique et mentale ? À quoi ressemble votre situation familiale ? Si vous êtes en couple, votre partenaire est-il prêt à mettre les pieds dans une telle aventure ?

Rassembler une mise de fonds, ça implique souvent plus de personnes que soi-même. On doit s’assurer qu’elles soient bien conscientes et à l’aise des risques que cela implique.

Les objectifs personnels et professionnels doivent être bien alignés pour assurer le succès du projet d’affaires. Pour le bien de l’entreprise, le repreneur doit avoir la liberté d’agir dans l’intérêt supérieur de celle-ci. Un entourage compréhensif et bien préparé est nécessaire.

Je veux financer mon acquisition d’entreprise, par où je commence ?

Vous aurez besoin d’une mise de fonds. La mise de fonds est un montant d’argent que vous devez débourser en fonction d’un pourcentage de la valeur de l’acquisition. Par exemple, la banque pourrait demander une mise de fonds de 30 % sur un projet de 100 000 $. C’est donc 30 000 $ qui devraient être déboursés autrement que par le financement de la banque.

La première étape est donc d’établir le coût du projet. À partir de cette information, prenez le temps de dresser un portrait de votre situation financière. Avez-vous des liquidités ? Une équité sur une ou des propriétés ? Des biens de valeur dont vous êtes prêt à vous départir ? Des dettes ?

Comment connaître la mise de fonds nécessaire ?

Les banquiers ont différentes exigences en fonction des secteurs. La mise de fonds nécessaire peut donc varier considérablement selon le projet entre 15 et 50 %. On demande généralement un minimum de 15 à 20 %.

Pour vous aider dans vos démarches, l’idéal est de consulter des organisations comme les organismes de développement économique régional (CLD/MRC) et/ou le Centre de transfert d’entreprise du Québec.

« Les produits financiers sont nombreux, de même que les institutions qui offrent du financement. Notre rôle, c’est de guider le repreneur vers le bon produit et les bonnes institutions en fonction de son projet », soulève M. Lessard.

Les conseillers sont des généralistes en plus d’être neutres, ils sauront saisir votre projet d’affaires dans sa globalité et agir au meilleur de votre intérêt.

Je n’ai pas de mise de fonds personnelle, quoi faire pour financer mon projet ?

Si vous n’avez pas de mise de fonds personnelle ou que celle-ci n’est pas suffisante, la balance de prix de vente (ou solde de prix de vente) peut être une option. Il s’agit d’un prêt accordé par le cédant. Le cédant finance un pourcentage du prix de vente de son entreprise et le repreneur paie un montant selon les modalités déterminées lors des négociations.

La balance de prix de vente est considérée sous certaines conditions comme une mise de fonds par les institutions de financement. C’est une option avantageuse pour le repreneur et pour le cédant, puisque le premier diversifie ses sources de financement et le deuxième facilite la vente de son entreprise en la rendant plus accessible.

Par exemple :

Votre conseiller établit qu’en fonction de votre projet, la mise de fonds nécessaire pour obtenir du financement auprès de la banque est de 15%.

  • Le coût du projet : 100 000$
  • Votre mise de fonds personnelle : 5 000$
  • La balance de prix de vente : 10 000$

La balance de prix de vente étant considérée comme une mise de fonds, vous arrivez à répondre aux critères de financement. Les négociations de la balance de prix de vente sont évidemment plus faciles à exécuter lorsqu’on connaît la mise de fonds nécessaire. Les choses se passent en synergie.

Et si la banque est toujours frileuse à l’idée de financer mon projet ?

D’autres parties peuvent intervenir. Les fonds de capital de développement comme les fonds locaux d’investissement (FLI) et les fonds locaux de Solidarité (FLS) peuvent être un complément au montage financier en plus de venir sécuriser les banquiers. Ils servent en quelque sorte de bougie d’allumage.

Les fonds locaux ont pour mission de mettre en œuvre des projets et de créer de la valeur sur le territoire. L’intérêt des fonds locaux n’est pas de faire du profit, mais d’agir comme catalyseur de potentiel. C’est du capital de développement. Chaque MRC offre ces produits.

Plusieurs options de financement existent avec la Banque de développement du Canada (BDC), les centres locaux de développement (CLD/MRC), les Sociétés d’aide au développement de la collectivité (SADC), etc.

Ces aides financières offrent généralement des conditions avantageuses, notamment des modalités de remboursement plus flexibles. Dans certains cas, elles peuvent même être considérées comme une mise de fonds.

Consultez un conseiller pour obtenir tous les renseignements sur les aides financières qui s’offrent à vous.

Quels sont les pièges à éviter en début de projet ?

« S’entourer de bons guides est essentiel pour arriver au meilleur montage financier. Il existe tellement de différents produits, un repreneur pourrait passer à côté d’occasions s’il fait les choses seul.

Je dirais aussi que la peur d’investir dès le départ est un piège. Pour faire une bonne analyse du projet avant de le signer, ça prend des sous. Mieux vaut débourser au début et s’assurer d’acheter une entreprise en bonne santé que d’épargner et de se retrouver avec une entreprise moins rentable que prévu.

Même si la tentation est forte, se fier sur la bonne foi du vendeur n’est pas une bonne stratégie. L’intérêt du cédant et celui du repreneur sont différents. Le repreneur a besoin d’une analyse réalisée par des professionnels. Ça coûte des sous, mais c’est ça la réalité. Se lancer en affaires, ça coûte de l’argent. »

Demandez de l’aide !

Les produits financiers évoluent rapidement en fonction des besoins du marché. Spécialement dans les deux dernières années, plusieurs aides financières ont vu le jour. L’accompagnateur peut guider le repreneur sur les produits disponibles en fonction de son projet, d’où l’importance de se greffer à un conseiller de confiance en premier lieu.

Trouvez le conseiller de votre région et discutez de votre projet : https://repreneuriat.quebec/equipe-cteq/

processus transactionnel

Lorsqu’on entame un transfert d’entreprise, on peut s’attendre à passer à travers quatre étapes formelles. Mais, attention. À chaque transaction ses besoins ! Ces quatre étapes ne sont pas obligatoires. En fonction de votre projet, votre conseiller saura vous guider sur la meilleure stratégie à adopter.

Nous nous sommes entretenus avec Serge Bastien, chef d’équipe des conseillers au CTEQ, et Jean-Michel Saumure, conseiller en transfert d’entreprise au CTEQ pour la région de l’Outaouais, afin de vous éclairer sur les quatre étapes du processus d’acquisition d’entreprise. 

LES 4 ÉTAPES

Si vous êtes propriétaire d’une entreprise et désirez la vendre, commencez par en parler à votre réseau et l’afficher sur des sites Web prévus à cet effet, comme l’INDEX du CTEQ, par exemple.

Si vous êtes repreneur, commencez par faire des recherches afin de dénicher une entreprise intéressante.

Les étapes formelles qui suivent prennent forme à la suite du maillage du propriétaire et du repreneur généré par les démarches qui précèdent. Après un échange d’informations sommaire, les deux parties se sont signifiées mutuellement leur intérêt à entreprendre un processus de transfert.

  1. La lettre d’intérêt

La lettre d’intérêt est une mise en relation entre le repreneur et le cédant. Elle sert à signifier par écrit au cédant l’intérêt du repreneur. Généralement, à cette étape le repreneur cherche à obtenir des renseignements additionnels lui permettant de faire un premier survol de l’entreprise.

Ce que la lettre d’intérêt peut contenir :

  • Une brève présentation du repreneur et de ses intentions
  • Un engagement de confidentialité du repreneur
  • Un survol des premiers éléments financiers généraux de l’entreprise afin de se faire une première opinion sur la faisabilité du projet de reprise

Le premier survol des informations de l’entreprise vise à s’assurer que le prix demandé soit raisonnable et justifiable. On prend aussi le temps d’évaluer si la relation avec l’une et l’autre des parties prenantes est harmonieuse et collaborative.

Si les deux parties sont satisfaites des rencontres et des informations supplémentaires obtenues, on passe à la préparation de la lettre d’intention.

  1. La lettre d’intention

La lettre d’intention est un document qui nécessite une préparation plus étoffée . Elle détermine de manière plus précise le cadre des négociations, en plus d’être un engagement ferme à poursuivre ces dernières de bonne foi.

On y retrouvera des énoncés de conditions nécessaires à la réalisation d’une éventuelle transaction. On ne s’est pas encore commis de façon irrévocable sur un prix, mais on en a convenu un sur lequel asseoir le point de départ des discussions. On y retrouve également un délai d’exclusivité au cours duquel le repreneur sera le seul interlocuteur avec lequel le propriétaire négociera une éventuelle transaction.

Afin de gérer les attentes, on énonce clairement le plan du projet. On bâtit un échéancier visant à assurer le suivi et le contrôle des différentes étapes du transfert d’entreprise.

À la suite de la signature de la lettre d’intention, on procède à l’évaluation approfondie de l’entreprise. Comme plusieurs spécialistes et experts s’impliquent dans la vérification diligente, les coûts augmentent à partir de cette étape. C’est pourquoi le document comporte des termes d’exclusivité des négociations.

On va donc beaucoup plus loin dans le processus d’acquisition grâce aux spécialistes qui évaluent chaque aspect de l’entreprise : les états financiers, les ressources humaines, les fournisseurs et clients actuels, les contrats en cours, le secteur d’activités, le marché, etc.

Cette étape permet d’identifier les forces et les problématiques liées aux opérations de l’entreprise. Et donc, de réaliser les conditions finales de la transaction en meilleure connaissance de cause. 

Cette étape permet également de commencer à construire un plan de transition qui permet d’envisager qu’au lendemain de la date officielle du transfert, on sache comment s’organiser. Ce plan vise à établir les bases d’une mécanique pour le transfert du savoir en plus de clarifier les nouveaux rôles et responsabilités que les parties prenantes devront assumer.

Si l’évaluation satisfait aux exigences et aux conditions, on passe à la prochaine étape. 

À lire : Comment bien vous préparer à la lettre d’intention ?

  1. L’offre d’achat

Dans l’offre d’achat, on clarifie et précise les informations contenues dans la lettre d’intention en s’appuyant sur l’évaluation et les résultats obtenus lors des vérifications. Si la lettre d’intention était peu élaborée, l’offre d’achat elle sera beaucoup plus étoffée.

L’offre d’achat détermine les conditions finales, ainsi que la structure légale et financière de la transaction et de l’organisation de l’entreprise. Le résultat recherché est de faire en sorte que rien de nouveau n’apparaisse lors de la clôture de la vente. 

  1. Le contrat d’achat

Le contrat d’achat est souvent plus court, en raison du fait qu’il réfère et valide les conditions établies à l’offre d’achat. En effet, en principe, une grosse partie du travail a déjà été faite en amont, aux étapes de la lettre d’intention et de l’offre d’achat.

Le contrat d’achat lie officiellement les parties prenantes. Un délai assez important demeure tout de même à prévoir entre l’offre et le contrat en raison de la finalisation de tous les aspects par les experts.

BÂTIR SON CERCLE DE CONSEILLERS

Un des objectifs majeurs d’un transfert d’entreprise est d’en assurer sa pérennité. Il faut construire un plan d’action juste et stratégique pour être bien outillé pour la suite.

Que vous soyez le cédant ou le repreneur, être bien accompagné est idéal afin d’orchestrer le tout de façon optimale. Entourez-vous de conseillers et de professionnels, c’est un investissement !

AVOIR DES ATTENTES RÉALISTES

On ne fait pas de transfert d’entreprise tous les jours. Cela devient donc un processus d’apprentissage. Le temps est nécessaire pour absorber l’information, vivre ses émotions et prendre de bonnes décisions. C’est un marathon, et non un sprint.

UN TRANSFERT D’ENTREPRISE : UNE OCCASION EN OR

Un transfert d’entreprise, c’est l’affirmation du désir de poursuivre le travail que d’autres ont fait avant nous !

Pour le cédant, c’est une occasion d’assurer la poursuite de son rêve et de transmettre son savoir à un autre entrepreneur aussi déterminé que lui. Pour le repreneur, c’est une aventure pleine d’apprentissages et de défis; une occasion de se dépasser et de réaliser son rêve d’être entrepreneur.

L’entreprise aussi en bénéficie ! Le repreneur amène avec lui un nouveau dynamisme qui a le potentiel de la faire passer à un autre niveau.

Communiquez avec le CTEQ pour toutes questions!

lettre d'intention

Nous nous sommes entretenus avec Me Catherine Dufour, Associée – Notaire et conseillère juridique chez Labranche Daoust Dufour Services Conseils Inc. (LDD Services Conseils).

Vous avez décidé de commencer les démarches pour acheter une entreprise. L’une vous intéresse particulièrement et vous désirez aller de l’avant. Viendra le moment où vous devrez remettre une lettre d’intention au cédant, mais comment vous y préparer ?

TOUT D’ABORD, À QUOI SERT LA LETTRE D’INTENTION ?

La lettre d’intention sert à confirmer l’intérêt de poursuivre les négociations et de passer à la prochaine étape. Grâce à elle, on confirme les principaux termes et modalités sur lesquels les parties s’entendent à ce stade. Elle détermine le cadre et les limites de la négociation.

Il y a autant de façons de construire une lettre d’intention qu’il y a de transactions. Elle est unique à chaque projet. Comme c’est la première étape formelle d’une négociation, on l’utilisera assez tôt dans le processus.

QU’EST-CE QU’ON Y RETROUVE ?

Elle permet d’établir les grandes lignes de la transaction : les bases financières, juridiques et temporelles. On y retrouve généralement :

  • Le prix et le cas échéant, ses critères, ainsi que ses modalités de paiement
  • Un échéancier
  • Une clause d’exclusivité sur une période déterminée (on demande à être la seule personne avec qui le cédant négocie)
  • Une clause de confidentialité (le respect de la confidentialité des informations divulguées), si aucune entente à cet effet n’est déjà intervenue entre les parties concernées
  • Les principaux termes de la transaction

À lire : Obtenir l’exclusivité lors des négociations : pourquoi et comment faire ?

QUEL EST SON POIDS JURIDIQUE ?

La lettre d’intention peut avoir un poids juridique ou non. C’est grâce à elle qu’on passera à l’étape des vérifications diligentes ou en d’autres mots, à l’évaluation complète de l’entreprise, ainsi qu’en prospection du financement (bancaire, institutionnel ou autre) si nécessaire dans le cadre de la structure de financement.

Elle est habituellement sujette à plusieurs conditions, notamment la satisfaction de la vérification diligente et l’obtention du financement nécessaire. Une lettre d’intention peut être simple ou étoffée, peu engageante ou créer des obligations juridiques entre les parties. Un conseiller juridique saura vous éclairer et déterminer avec vous quelle est la meilleure stratégie à adopter.

QUI RÉDIGE LA LETTRE D’INTENTION ?

Vous pouvez rédiger la lettre d’intention par vous-même et ensuite la faire vérifier par un conseiller juridique. Ce dernier pourrait aussi en faire la rédaction. Considérant tout le poids légal potentiel, la décision la plus sûre est de faire affaire avec un expert avant de déposer ou d’accepter une lettre d’intention. Ainsi, vous évitez de négliger certains aspects importants qui pourraient rendre plus ardue la négociation ultérieure de certains éléments.

COMMENT BIEN S’Y PRÉPARER ?

Réfléchir à vos capacités

« Avant même d’entamer les discussions avec le cédant, le repreneur doit avoir réfléchi à ses limites : ce qu’il veut, ce qu’il peut faire, ainsi que sa tolérance au risque », soulève Me Dufour.

Plus votre idée et votre stratégie sont claires, meilleurs seront les échanges avec le propriétaire d’entreprise actuel. Et plus vous avez de chance de prendre des décisions alignées à vos capacités et vos ambitions.

Construire votre cercle de conseillers

L’achat d’une entreprise n’est pas une mince affaire. Vous voulez être entouré de personnes compétentes dans la reprise afin de réaliser votre rêve en ayant le moins d’embûches possible sur votre chemin. Il y a tellement d’éléments à considérer, impossible de penser à tout.

Les conseillers ont des contacts et peuvent savoir d’emblée les besoins en financement en fonction du secteur et du type d’entreprise : quelle serait la balance de prix de vente nécessaire ? La mise de fonds ? Le montage financier idéal ? etc. Ils peuvent aussi vous recommander des personnes clés.

À noter que la lettre d’intention (ou l’offre d’achat, selon le cas) est nécessaire pour soumettre votre dossier auprès de votre banquier et vérifier votre éligibilité au financement.

Mieux vous êtes préparé (comptabilité, fiscalité, légalité), plus intéressantes et productives seront les discussions, car vous saurez d’emblée ce qui est possible ou non, les risques et les mesures pour les contrôler.

Discuter avec le cédant

Les discussions mettent la table et permettent de répondre à la question : sommes-nous sur la même page ? Vous devriez être en mesure de vous entendre sur les grandes lignes avant ou dans le cadre des négociations entourant la lettre d’intention.

Profitez de ces discussions pour valider les attentes du cédant et pour évaluer si elles correspondent à vos ambitions.

De quoi devriez-vous discuter ?

  • Qu’est-ce que j’achète exactement : les actifs ou les actions ?
  • J’achète tout ou qu’une partie ?
  • Une convention d’actionnaires est-elle de mise ?
  • Si l’entreprise est propriétaire de son immeuble et que je ne l’achète pas, puis-je rester locataire ? Selon quelles modalités ? Si elle est locataire, est-ce que les modalités du bail actuel sont satisfaisantes ?
  • Si vous avez des discussions sur un prix à ce stade-ci, quelles sont les modalités de paiement ?
  • Combien de temps le cédant accepte-t-il de rester dans l’entreprise ? Est-ce que ça me convient ? Quels seraient les rôles et les limites ?
  • Comment ferons-nous la passation du pouvoir ?
  • Quelles sont les clauses restrictives ?
  • À quelle date aimerions-nous effectuer le transfert ?

Prenez le temps de vous préparer et de consulter vos conseillers d’abord, afin de vous assurer de cibler tous les éléments importants dans les circonstances. Notez vos questions et notez également les réponses. Cela facilitera la communication entre tous les intervenants.

Établir un échéancier

Bâtir un échéancier avec les recommandations de vos professionnels crée un engagement chez les deux parties prenantes du projet en plus de devenir un outil de contrôle et de suivi du transfert d’entreprise.

L’échéancier permet également de gérer les attentes. Personne ne sera surpris des délais si ceux-ci sont clairement déterminés au départ. Évidemment, la flexibilité est de mise. Le plan doit pouvoir évoluer.

L’échéancier variera aussi en fonction des intervenants. Nous n’avons pas le contrôle sur la rapidité et les autres engagements des professionnels qui nous accompagnent dans le processus.

À réfléchir avec votre cercle de conseillers : voulez-vous y aller une étape à la fois et prendre plus de temps ? Ou plutôt faire travailler les professionnels simultanément, mais débourser plus rapidement des fonds ? Et courir le risque d’avoir déboursé une plus grande somme s’il survient en cours de route un élément qui remet en question la réalisation de la transaction elle-même ?

Déterminer les choix stratégiques

Avec l’aide de votre conseiller, vous pourrez déterminer la meilleure stratégie pour réaliser votre projet. La lettre d’intention n’a pas le même poids légal d’une transaction à l’autre. La stratégie est différente si vous entamez les démarches pour reprendre les rênes de l’entreprise familiale selon si vous êtes l’un parmi plusieurs intéressés à l’achat d’une entreprise dont vous ne connaissez pas personnellement le propriétaire.

De plus, la façon dont est construite la lettre d’intention a un impact sur la suite de la transaction. Avec une lettre d’intention étoffée, on peut parfois passer l’offre d’achat et aller directement à la négociation d’un contrat de vente. Avec une lettre plus simple, on se doit parfois de faire une offre d’achat pour éclaircir certains aspects qui n’auraient pas été approfondis préalablement.

Tout dépend du contexte et de votre tolérance au risque. Avec votre cercle de conseillers, prenez le temps de faire un plan stratégique qui vous met dans une position optimale.

C’est un investissement. Mieux la lettre d’intention est construite, meilleure sera la suite !

AVANT L’ÉCRITURE

Dans cet article, nous avons fait un tour d’horizon sur les préparations à effectuer avant d’entamer l’écriture de la lettre d’intention : réfléchir à vos capacités, construire votre cercle de conseillers, discuter avec le cédant, établir un échéancier et déterminer les choix stratégiques.

La collaboration avec le cédant prend beaucoup de place dans un transfert d’entreprise. À ce stade, vous devriez être capable de dire : « nous nous entendons sur les grandes lignes, la relation est jusqu’à présent harmonieuse et sincère, mon sentiment est bon. »

Assurez-vous d’être honnête envers lui, vous-même et vos conseillers. Respectez toujours vos limites. Revenez au travail introspectif que vous avez fait au départ si vous avez besoin de vous recentrer.

Et surtout, le CTEQ est là pour vous accompagner dans ce projet de vie.

jeune repreneur

Le CTEQ s’est entretenu avec Mylène Bernard, conseillère principale au CTEQ, et Sophie Dudot, entrepreneure en résidence & gestionnaire régionale chez Futurpreneur, un OBNL qui offre du financement, du mentorat et des outils de soutien aux jeunes et nouveaux propriétaires d’entreprise de 18 à 39 ans.

L’achat d’une entreprise existante peut être avantageux, car il y a déjà une structure en place et un flux de trésorerie. Or, on a souvent en tête que l’achat d’une entreprise est inaccessible, que cela prend des moyens financiers trop importants pour y arriver. Ce n’est, certes, pas facile. Mais il existe mille et une façons de rendre son rêve possible. Il ne faut pas fermer la porte aux occasions.

« Quand il y a une volonté dans un projet, on assoit les bonnes personnes autour de la table pour le réaliser », dit Mme Bernard.

PAR OÙ COMMENCER ?

Avant d’entamer un processus de rachat, vous devez d’abord déterminer votre profil entrepreneurial, ainsi que vos motivations profondes. Le projet d’affaires doit avoir du sens par rapport à votre expérience et à votre situation personnelle. Si vous avez, par exemple, de jeunes enfants, vous devez réfléchir à la façon dont tout cela va coexister. L’aventure entrepreneuriale est exaltante, mais aussi très accaparante. Ce sont de belles et grandes responsabilités.

Pour déterminer votre profil entrepreneurial, comprendre les différentes étapes du repreneuriat et identifier les ressources pour vous aider dans votre projet, vous pouvez télécharger le guide du repreneur élaboré par le CTEQ.

Le plan d’affaires

Une fois que vous êtes bien documenté, vous pouvez commencer la création d’un plan d’action concret et rédiger un plan d’affaires. Futurpreneur a développé un outil gratuit fort intéressant pour vous accompagner dans la réalisation de ce dernier : Rédacteur de plans d’affaires.

COMMENT TROUVER DU FINANCEMENT ?

Nul besoin d’avoir une somme astronomique en poche pour acheter une entreprise. Il existe plusieurs solutions pour vous permettre de réaliser vos ambitions.

La balance de prix de vente

Cette méthode est un financement de la part du cédant. C’est-à-dire que vous ne lui versez pas la totalité du prix d’achat dès le départ. Vous lui faites plutôt des paiements échelonnés sur un nombre d’années selon les modalités convenues lors des négociations. Vous pouvez aller chercher la mise de fonds nécessaire auprès d’un tiers parti comme Futurpreneur.

Le financement de Futurpreneur

Futurpreneur peut vous soutenir grâce à un financement allant jusqu’à 60 000 $. 20 000 $ proviennent de Futurpreneur et si des fonds supplémentaires sont nécessaires, la Banque de développement du Canada (BDC) peut fournir jusqu’à 40 000 $ de plus. L’avantage, c’est que la BDC demande une mise de fonds de 10 % plutôt que de 30 % comme dans les banques traditionnelles.

De plus, l’équipe de Futurpreneur vous accompagne dans la planification du financement. « On s’assure que le repreneur réponde aux critères d’admissibilité et qu’il a un plan de relève solide », explique Mme Dudot.

Le prix d’achat d’une entreprise peut débuter à 50 000 $. C’est la preuve qu’on n’a pas besoin d’être millionnaire pour devenir son propre patron !

L’IMPORTANCE DU MENTORAT

Être accompagné dans cette nouvelle aventure est non seulement rassurant, mais cela permet au repreneur de bénéficier de l’expérience des autres et de briser l’isolement.

Les accompagnateurs du CTEQ et de Futurpreneur sont une ressource neutre et expérimentée. Ils vous aideront à mieux structurer votre projet repreneurial et vous guideront dans votre démarche.

À lire : Mon histoire d’achat d’entreprise : à peine 30 ans et repreneurs

Labo Solidago

Labo Solidago est une coopérative dont la mission est de développer et de fabriquer des produits de santé homéopathiques de qualité, sécuritaires et efficaces pour les animaux.

Pourquoi avoir choisi de reprendre Labo Solidago ?

« C’est une organisation familiale fondée il y a trente-deux ans. Ma mère et mon parrain ont mis énormément de temps et d’énergie dans celle-ci. Il n’y avait personne pour assurer la relève, alors j’ai décidé de m’impliquer. Le laboratoire était au sous-sol de la maison où j’ai grandi, j’ai donc une bonne connaissance de l’organisation. J’ai eu l’idée que l’on devienne une coopérative. C’est beaucoup de travail, mais comme la culture de gouvernance était déjà partagée, tout le monde y a mis du sien. »

Qu’est-ce qui vous a aidé dans la reprise de Labo Solidago ?

« Je me suis entourée de guides pour faciliter le processus. Cela peut rapidement devenir une montagne si l’on s’entête à faire les choses seul. Avec de l’aide, ça va beaucoup mieux. Il ne faut pas avoir peur de contacter des personnes références, comme les conseillers du CTEQ. »

Qu’est-ce qui vous plaît dans le fait de faire partie de l’administration d’une COOP ?

« Les journées ne se ressemblent pas. Il y a une belle variété de choses à accomplir. Étant donné que c’est une petite organisation, il y a aussi une belle souplesse. C’est très accommodant. »

Comment trouvez-vous votre nouveau rôle ?

« Ce sont de nouveaux défis. J’ai dû en apprendre beaucoup sur la comptabilité. Ce n’est pas mon sujet préféré, mais c’est nécessaire que j’en comprenne les rouages pour bien faire mon travail. La gestion des ressources humaines, matérielles et financières est également un enjeu

important, je développe beaucoup de nouvelles compétences. Je n’hésite pas à me former pour devenir meilleure. »

Quels sont vos défis à ce jour ?

« Devenir une coopérative est très énergivore. C’est beaucoup de changements. Suivre les nouvelles normes de Santé Canada est également prenant, mais essentiel à la réalisation de notre mission.

L’année 2020 fut particulièrement difficile pour nous. Le laboratoire, qui était au sous-sol de la maison familiale, est passé au feu. Nous avons dû redémarrer à zéro. Ce fut un coup dur, émotionnellement et financièrement. Heureusement, les membres se sont serré les coudes pour tout remettre sur pied. Il y a une belle solidarité au sein d’une coopérative. »

Quels sont vos projets ?

« Nous sommes en train de développer une nouvelle gamme de produits pour les animaux domestiques. C’est très différent du travail que l’on fait avec les éleveurs et les producteurs, car la clientèle est complètement distincte. Nous travaillons sur une image de marque, une boutique en ligne, de la promotion, etc. Nous voulons également bâtir des formations visant à éduquer les gens sur la santé des animaux domestiques. »

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui reprend une organisation familiale ?

« Comme de tels changements sont éprouvants émotionnellement et moralement, cela peut rapidement devenir un casse-tête de démêler la vie personnelle de la vie professionnelle. Avoir une personne neutre, qui a un regard extérieur, peut grandement aider à maintenir l’objectivité et donc, l’harmonie au sein du groupe. »

Il faut également savoir communiquer de façon calme et respectueuse, « la patience et l’endurance sont des qualités nécessaires », soulève Mme Mouvet-Jourde.

Bon succès à toute l’équipe !

À lire : Mon histoire d’achat d’entreprise : création d’une coopérative et reprise d’une station de radio indépendante

Ce témoignage vous inspire ? Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !

Mon histoire d'achat d'entreprise - Détour en France

Détour en France est une conserverie artisanale de viandes et de fromages dont la mission est d’offrir des produits préparés de façon naturelle et responsable à partir des produits du terroir.

Aviez-vous de l’expérience dans le secteur alimentaire avant de reprendre détour en France ?

« Mes parents ont de l’expérience dans le milieu, mais moi, je n’avais jamais travaillé dans le secteur avant de me lancer. Ma force, c’est la gestion. En cuisine, ce n’est pas moi le patron. J’apprends tous les jours afin de bien saisir toutes les subtilités du travail de maître qu’effectue l’équipe. »

Comment votre expérience dans des postes-cadres vous aide-t-elle en tant que propriétaire d’entreprise ?

« Au fil du temps, j’ai accumulé énormément d’outils et de compétences. Mon bagage est donc diversifié, ce qui m’aide dans mon nouveau rôle. L’expérience sur le marché du travail permet également de se développer en tant qu’humain : on prend beaucoup de maturité. »

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de devenir entrepreneur ?

« À force d’avoir occupé plusieurs postes-cadres et donc, d’avoir travaillé pour les autres, j’ai eu envie d’acquérir cette liberté décisionnelle. Mener une entreprise et une équipe dans la direction que l’on souhaite, c’est très gratifiant. J’aime l’autonomie que procure le fait d’être mon propre patron. »

Quels ont été vos obstacles lors du rachat ?

« Le processus de rachat est long, éprouvant et stressant. C’est une aventure qui requiert de la résilience et de la patience. Heureusement, Sonia et moi formons une bonne équipe.

Nous avons vécu beaucoup d’embûches. Par exemple, il y a eu un malentendu avec l’un de nos bailleurs de fonds et puisque nous avions tout fait par téléphone, il était plus difficile de nous en sortir. Maintenant, nous mettons tout par écrit.

Je dirais aussi qu’il est parfois difficile de savoir en qui avoir confiance. Avoir un mentor sans intérêt pécuniaire nous aurait grandement aidés. »

Comment la transition se passe-t-elle ?

« La transition se passe bien. Nous avons la chance d’être épaulés par l’ancien propriétaire devenu employé le temps que nous prenions nos aises. Notre priorité actuelle est de bâtir des relations de confiance avec les différents membres de l’équipe. » À lire : Cédants : combien de temps prévoir pour la transition ?

Quels sont vos défis et vos projets ?

« Nous voulons optimiser les ressources de Détour en France sans nous éloigner de l’aspect artisanal qui est au cœur même de l’entreprise.

Assurer la relève sera également un défi. L’équipe actuelle est solide et expérimentée. Il faudra assurer la pérennité de tous ces savoirs.

D’un point de vue plus personnel, j’ai beaucoup à apprendre en développement des affaires. »

Comment conciliez-vous votre nouvelle vie entrepreneuriale et votre vie familiale ?

« Dès que nous avons entamé le processus, nous avons expliqué à nos garçons à quoi ressemblerait notre nouvelle vie. Leur responsabilisation est très importante pour nous. L’entrepreneuriat est une occasion de leur montrer qu’il faut travailler fort et intelligemment dans la vie.

De plus, Sonia et moi sommes habitués à beaucoup travailler, ce n’est donc rien de nouveau. Ma conjointe a conservé son emploi à temps plein afin d’assurer une stabilité financière, tandis que je suis à temps plein dans l’entreprise.

J’aime optimiser les ressources, c’est la même chose avec mon temps et mon énergie. »

Ce que vous retenez de votre expérience jusqu’à présent ?

« Il n’y a pas une seule façon d’être entrepreneur. Il faut bien nous connaître afin de trouver un modèle qui correspond à nos aspirations ! »

Bon succès à Louis-Philippe Ménard et Sonia Lemay !

Ce témoignage vous inspire ? Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !