Un pari gagnant pour tous
Des milliers de PME québécoises sont ou seront à vendre dans les prochaines années. Sans relève, plusieurs risquent de fermer leurs portes. Cela représente une occasion en or pour les immigrants souhaitant reprendre ces entreprises et ainsi réaliser leur rêve.
Tout le monde y gagne. L’entrepreneur obtient une entreprise établie clé en main tandis que la région conserve des emplois, un savoir-faire et une vitalité économique.
Programme des entrepreneurs — volet 3 en bref
Lancé par le gouvernement du Québec, ce volet facilite l’arrivée de repreneurs étrangers de la francophonie, comblant un vide dans l’offre d’immigration économique.
Voici les principales conditions à respecter :
- Reprise d’une entreprise québécoise active depuis au moins 5 ans
- Avoir net personnel d’environ 600 000 $ CA
- Investissement minimal de 150 000 $ CA en région (ou 300 000 $ CA dans la Communauté métropolitaine de Montréal)
- Accompagnement obligatoire par un organisme spécialisé en transfert d’entreprise (par exemple, Repreneuriat Québec)
L’organisme vous aidera à identifier une entreprise, préparer un plan de reprise et monter votre dossier. Leur offre de service est exigée dans la demande d’immigration.
Deux profils de candidats
Profil 1 : en voie d’acquisition
Vous n’avez pas encore acheté l’entreprise, mais avez identifié une cible. Vous pouvez déposer un dossier avec un plan de reprise et aurez 2 ans après l’obtention du Certificat de sélection du Québec (CSQ) pour finaliser l’achat. Un permis de travail temporaire vous permettra de commencer la gestion de l’entreprise.
Profil 2 : entreprise déjà acquise
Vous vivez déjà au Québec depuis un certain temps et avez racheté une PME ? Ce profil vous permet de demander votre CSQ après avoir structuré un plan de reprise avec un organisme reconnu.
5 conseils pour réussir son projet
- Définir votre projet
Clarifiez vos objectifs : le type d’entreprise que vous souhaitez reprendre, les secteurs d’activités qui vous intéressent, les régions, etc. - Explorer votre future région
Rendez-vous sur place pour découvrir la culture locale, rencontrer des acteurs économiques et mieux comprendre les réalités du terrain. - Bien s’entourer
Collaborez avec un organisme de transfert reconnu, mais aussi un comptable, un avocat et un banquier pour bien structurer votre démarche. - Créer une relation de confiance avec le cédant
Les relations humaines jouent un rôle central dans un transfert d’entreprise. Faites preuve d’écoute, de transparence et de respect. Le vendeur vous transmet bien plus qu’une entreprise, il vous confie le fruit de toute une vie de travail. - Préparer rigoureusement votre dossier d’immigration
Réunissez tous les documents requis : légitimité de l’accumulation des avoirs, véracité de votre valeur nette, plan d’affaires, offre de service d’accompagnement, etc. Le site du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) contient tous les détails nécessaires.
Une nouvelle vie commence ici
Le volet 3 du Programme des entrepreneurs offre une occasion unique aux immigrants francophones souhaitant s’établir en région et reprendre une entreprise existante. Bien entendu, un tel projet demande du temps et de l’engagement — repérer l’entreprise qui vous correspond, établir un lien de confiance avec le vendeur, franchir les étapes administratives — mais chaque étape contribue à bâtir des fondations solides pour votre avenir et celui de l’entreprise.
En choisissant cette voie, vous participez à la continuité d’une PME, vous contribuez à la vitalité d’une communauté locale et vous posez les bases solides de votre avenir professionnel au Québec.
Et si c’était le début d’une nouvelle aventure ?
Mise à jour des politiques d’immigration (juin 2025)
Le gouvernement du Québec envisage actuellement des cibles d’immigration annuelle réduites à 25 000, 35 000 ou 45 000 nouveaux arrivants dès 2026, comparativement aux quelque 67 000 admissions prévues en 2025. Cette révision, qui fera l’objet de consultations à l’automne 2025, s’inscrit dans la planification pluriannuelle de l’immigration. En parallèle, Québec souhaite réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires, notamment à Montréal et à Laval, ainsi que le volume d’étudiants internationaux dès 2025.
Le gouvernement affirme vouloir mieux contrôler les flux migratoires temporaires, un domaine en partie de compétence fédérale, tout en réduisant les délais d’attente pour les personnes déjà établies au Québec. Cette approche fait écho aux préoccupations du premier ministre sur l’intégration linguistique et culturelle des nouveaux arrivants.
Il est important de noter que ces discussions et ajustements visent principalement les catégories de travailleurs temporaires et les seuils d’immigration permanente gérés par le gouvernement provincial et fédéral. La catégorie gens d’affaires, incluant les entrepreneurs et investisseurs, demeure à ce jour non concernée par ces changements envisagés. Les démarches liées à l’immigration d’affaires au Québec se poursuivent normalement dans le cadre réglementaire établi.
À propos de l’auteur
Alex Côté
est associé principal chez Immigration CAST, une firme-conseil spécialisée en immigration par investissement. Il accompagne les candidats francophones dans la concrétisation de projets d’affaires au Québec, notamment via le Programme des entrepreneurs — Volet 3. Alex a soumis deux mémoires pour le « Comité des relations avec les citoyens, ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration » en 2019 et 2023.