Étiquette : reprise collective
En ce mois de l’économie sociale, le Centre de transfert d’entreprise du Québec vous présente l’histoire du Cinéma Beaubien. Une belle histoire de repreneuriat collectif qui a permis de sauver une importante partie de la vie culturelle d’un quartier, d’une communauté et de bien plus encore. Lors d’une entrevue, Mario Fortin, directeur général des cinémas Beaubien, du Parc et du Musée à Montréal nous expose à travers l’histoire de ce cinéma l’impact, le défi et surtout le succès engendré par une entreprise d’économie sociale sur un quartier, une communauté voire même sur toute une région.
Le contexte historique
Le Cinéma Beaubien, anciennement appelé cinéma Dauphin est né en 2001, dans sa forme actuelle de la volonté des citoyens du quartier. « À l’époque, le Cinéma Dauphin était le dernier cinéma de quartier à Montréal », indique M. Fortin. Les habitants de l’arrondissement de Rosemont─La Petite-Patrie ont donc fait le nécessaire pour ne pas voir leur cinéma fermer ses portes. Ils se sont mobilisés pour le reprendre en main, le créer dans sa nouvelle forme d’OBNL et lui donner une nouvelle vocation. « Cela a redonné vie au quartier ! » souligne M. Fortin. Aujourd’hui, presque 20 ans plus tard, le Cinéma Beaubien est devenu un endroit emblématique à Montréal et surtout reconnu pour la présentation de films particuliers, de films spéciaux et de films d’auteur.
Quel est l’importance ou l’impact de ce modèle de reprise collective d’entreprise pour une communauté ?
« Depuis sa reprise, le Cinéma a redonné une âme et une vie au quartier pour en faire un endroit très spécial où il fait bon vivre à Montréal », indique M. Fortin. Il est à noter que le chiffre d’affaires a été multiplié par 10 en presque 20 ans. Le Cinéma Beaubien qui comptabilisait 30 000 visiteurs par année auparavant accueille pratiquement 250 000 visiteurs aujourd’hui. « Des gens viennent de partout ! De Montréal et des villes avoisinantes, car nous avons donné une vocation au cinéma avec le type de films que nous présentons », affirme M. Fortin.
Cette reprise collective a par ailleurs, été un terreau fertile en matière de création d’emplois et d’occasions d’affaires. « À l’époque, le Cinéma était ouvert pour une séance par jour, avec seulement 5 employés. Aujourd’hui, quand il est en activité, et quand il reviendra à la normale après la crise actuelle, près de 20 personnes y travaillent », explique M. Fortin. « Plusieurs restaurants et commerces se sont développés au fil des années autour du Cinéma. Des boutiques spécialisées qui sont devenues des lieux de destination et qui répondent aux besoins de la clientèle du Cinéma. », ajoute-t-il.
Qu’en est-il des parties prenantes et du levier financier dans ce projet de relève ?
« Ils ont été essentiels à la réussite du projet ! », s’exclame M. Fortin. « Ce projet a vu le jour grâce au regroupement de plusieurs acteurs du milieu de l’économie sociale tel que la CDEC Rosemont St-Patrick à l’époque, ainsi que plusieurs autres personnes de la collectivité qui ont mis ensemble leurs efforts pour appuyer cette initiative. C’était essentiellement les gens du quartier et les gens de l’industrie qui voulaient que le Cinéma reste ouvert », affirme M. Fortin. « Le succès de ce projet a été de voir que tout le monde ramait dans la même direction. Il y avait une volonté commune et un besoin, une nécessité. Nous avons répondu à ce besoin. Et c’est ça la recette du succès ! », poursuit-il.
Pour M. Fortin, l’aspect financier a été le plus gros enjeu dans la réalisation de ce projet de reprise. « Nous avons fait le tour de plusieurs personnes qui auraient pu financer le projet. Mais aucun n’a voulu prendre le risque d’investir dans le projet tout en étant patient et capable de faire des concessions; sans rien enlever à la valeur intrinsèque de celui-ci et à l’objectif final », explique-t-il. Cependant, avec beaucoup de patience, une grande persévérance et de longs mois de travail, des résultats concrets ont commencé à voir le jour. « Des personnes qui ont cru en ce projet ont commencé à émerger petit à petit pour lui donner vie. Mais il fallait être patient ! », ajoute M. Fortin.
Quel succès le Cinéma Beaubien rencontre-t-il aujourd’hui ?
« Le Cinéma Beaubien a donc commencé en 2001 et depuis, d’autres entreprises ont copié notre modèle et se sont jointes à nous. Cela a été le cas du Cinéma du parc en 2008. Puis, il y a 2 ans, nous avons accueilli le Cinéma du Musée dans la famille », confie M. Fortin. « Nous mettons ensemble nos efforts pour répondre à un besoin : être capable d’offrir aux cinéphiles, de Montréal et d’ailleurs, beaucoup plus de films dans de belles salles », ajoute-t-il.
Un petit mot de la fin pour encourager ceux qui hésitent encore à sauter le pas ?
« Malgré la période particulière que nous traversons, tout est encore possible. Il ne faut pas avoir peur de prendre des risques, ne pas avoir peur de sauter ni de faire confiance aux gens qui nous entourent. C’est ce qui a fait notre succès dès le départ ! »
Si vous souhaitez en savoir plus sur le modèle d’entreprise d’économie sociale comme option repreneuriale, n’hésitez pas à communiquer avec nous !
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Avec la participation d’Evan Murray, directeur régional de la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ) dans Lanaudière et d’Annie Larouche-Ouellet et Carole Tremblay codirectrices de la coopérative de solidarité Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui.
Depuis quelques années, et particulièrement depuis le début de la crise sanitaire, on entend de plus en plus parler de reprise collective ou de coopérative dans le domaine de l’entrepreneuriat. Mais qu’est-ce que c’est concrètement ? Evan Murray, directeur régional de la CDRQ dans Lanaudière, décrit cette option comme « Un projet qui passe d’entre les mains d’une ou de très peu de personnes vers celles d’un grand nombre de personnes, qu’ils soient travailleurs, clients ou fournisseurs selon le modèle pertinent ». Dans quel but ? « Avoir une entreprise qui leur ressemble, qui leur profite et qui est souvent à proximité de leur lieu de résidence pour y favoriser l’ancrage local », poursuit-il.
Prenons le cas de la coopérative de solidarité Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui
Cette épicerie qui était à l’origine une société en nom collectif (S.E.N.C) a été démarrée par Annie Larouche-Ouellet et Carole Tremblay en 2017 et est devenue depuis janvier 2020 une coopérative de solidarité grâce entre autres à l’appui et aux conseils de la CDRQ. Pour les copropriétaires, le but derrière ce changement était de se créer un emploi de rêve. « Nous avions le désir de responsabiliser nos employés et ainsi répartir le fardeau de la gestion ». Cette nouvelle répartition des tâches permettait aux deux entrepreneures de se concentrer sur des projets qu’elles chérissaient depuis un bon moment, soit le développement de nouveaux départements, dont une boulangerie, un bistro prêt-à-emporter et une crèmerie.
La création d’une coopérative de solidarité a également créé un sentiment d’appartenance envers Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui, autant pour les consommateurs que pour les membres travailleurs. Cette option permettait par le fait même de pallier le manque de main-d’œuvre dans la région « Quand tu payes 5000$ pour aller travailler, c’est parce que quelque part tu as envie de t’engager, de rester et de t’investir », rajoute Mme Larouche-Ouellet.
Pour réaliser la transition, en plus de l’aide de la CDRQ, les deux entrepreneures ont profité des services du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) qui les a guidés dans la transition vers leur nouveau modèle d’affaires. « Le CTEQ nous a aidés dans l’obtention de subventions pour combler certains frais, dont les frais de notaire. En plus de cette aide, nous avons reçu du soutien et des conseils tout au long du processus ».
Au-delà des avantages, quels sont les défis ?
« Le principal défi dans une reprise collective est d’aligner les visions et les moyens pour atteindre ses objectifs », indique d’emblée M. Murray. « Légalement, une coopérative compte entre 3 et 15 administrateurs. Tout le monde doit bien connaître son rôle et ses responsabilités », rajoute-t-il.
Pour Annie Larouche-Ouellet et Carole Tremblay de Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui, le principal défi réside plutôt dans l’accès au financement. « Les coopératives sont malheureusement trop peu connues des bailleurs de fonds », déplorent-elles.
Lorsqu’on leur demande les qualités et compétences nécessaires pour relever ces défis, les principales intéressées indiquent, sans hésiter « Il est primordial d’avoir de la ténacité, de la persévérance, mais surtout, un grand sens de l’écoute et une capacité d’adaptation développée ».
Et l’avenir de la reprise collective dans tout ça…
« Il y a quelques années, c’était anecdotique », indique M. Murray. « Aujourd’hui, de plus en plus de projets rayonnent, l’intérêt est en hausse. L’avenir de la reprise collective est prometteur puisqu’il répond à plusieurs enjeux. On sent d’ailleurs que le gouvernement encourage de plus en plus ce modèle ».
Vous hésitez toujours à faire le saut ? Vous désirez en savoir plus ? Consultez les professionnels du milieu pour obtenir plus de détails sur cette option repreneuriale.
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Avril 2020
Dans cette capsule, Jean-Pascal Dumont, coordonnateur provincial au développement du repreneuriat collectif au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) reçoit Michel Ferland, directeur général de la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec pour discuter des forces du modèle coopératif en temps de crise.
Les questions suivantes seront abordées :
- Comment est-ce que l’histoire nous démontre que le modèle coopératif a mieux résisté en temps de crise ?
- En tant qu’entrepreneur souhaitant vendre son entreprise, quels sont les aspects à identifier au sein de celle-ci indiquant qu’elle est un terreau fertile pour la vente à un groupe d’individus ?
- Est-ce que les acheteurs potentiels d’entreprise seront davantage portés à considérer acheter en groupe en raison de la crise actuelle ?
- Est-ce que la reprise collective d’entreprise pourrait constituer un jalon pour la relance économique des régions éloignées ?
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Avril 2020
Dans cette capsule, Jean-Pascal Dumont, coordonnateur provincial au développement du repreneuriat collectif au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) reçoit Michel Ferland, directeur général de la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec pour discuter des forces du modèle coopératif en temps de crise.
Les thèmes suivants seront abordés :
- Quelle est la situation actuelle auprès des coopératives d’alimentation ?
- Pourquoi devriez-vous considérer vendre votre entreprise sous forme de coopérative ?
- Pourquoi devriez-vous considérer former une coopérative comme option d’achat d’entreprise ?
- Quelles sont les forces des entreprises coopératives ?
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