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Une motivation environnementale

Fabienne Mathieu a fondé ECOgestion-solutions en 2013 après 30 ans dans le domaine de l’urbanisme et de l’environnement dans le monde municipal. « C’est un projet que j’avais en tête depuis très longtemps déjà. Je me suis rendu compte que la fonction publique n’était pas le bon endroit pour faire avancer les projets en environnement. C’était beaucoup trop lent. »

Pourquoi avoir choisi le modèle COOP ?

L’année de ses 61 ans, l’entrepreneure a commencé à penser à la retraite, donc à la relève. « Il y a trois ans, après avoir fait des recherches sur le Web, j’ai proposé à mon associée d’envisager un modèle COOP, mais elle n’était pas intéressée pour plusieurs raisons. J’ai donc finalement racheté ses parts. »

Dans le monde de l’environnement et de l’urbanisme, il est difficile d’avoir des employés, car les villes en prennent beaucoup. Les employés qu’ils formaient allaient ensuite travailler dans les villes et les grosses firmes. C’est en partie pour retenir sa main-d’œuvre qualifiée que le modèle COOP était intéressant. En effet, un rapport récent de COOP Convert a trouvé que « le modèle coopératif répond très bien aux enjeux de la loyauté de l’effectif et de la réduction du roulement du personnel.1 »

Le même rapport mentionne que 53 % des propriétaires d’entreprise ne souhaitent pas nécessairement prendre leur retraite2. Que ça soit pour continuer à travailler à temps partiel ou à temps plein, « la conversion en coopérative pourrait être un moyen d’assurer la transmission de leur patrimoine économique, tout en continuant de travailler en tant que membre de la coopérative après avoir cédé les rênes à la relève.3»

[1, 2 et 3] Les PME canadiennes, la relève d’entreprise et la conversion en coopératives. SME Succession Report | Co-opConvert (coopconvert.ca)

La construction de l’équipe

Mme Mathieu avait deux employés à cette époque. L’une d’elles, Rose Savard-Paquet, était là depuis un moment et souhaitait prendre la relève de l’entreprise, peu importe le modèle. « Pour former une COOP de travailleurs, il fallait être minimum quatre. Nous étions deux, alors il fallait recruter. » La loi sur les coopératives précise qu’au moins trois fondateurs sont requis pour demander la constitution d’une coopérative de travail. En visant quatre personnes, Mme Mathieu s’est donné la liberté de choisir son avenir.

La troisième personne recrutée a été l’amie urbaniste de Rose, Maude Gervais. Finalement, la dernière personne à se joindre à l’équipe a été Yanni Thibeault, un étudiant engagé pour l’été. « Il nous a entendu parler du projet de coopérative et a tout de suite manifesté son intérêt d’y participer. Il attachait beaucoup de valeur à la mission, alors il a rapidement et naturellement été intégré à l’équipe. Nous étions donc quatre, puisque j’avais décidé de faire un bout de chemin avec eux. Et voilà, nous étions partis ! »

Une fois formé, le quatuor a suivi le Parcours COOP et a fait beaucoup de formations. La COOP a ensuite racheté la clientèle d’ECOgestion-solutions et donc son chiffre d’affaires.

Le partage des rôles et des responsabilités

« Ça s’est dessiné un peu tout seul. Maude a un talent fou pour le marketing et le développement des affaires, alors elle a la responsabilité de ce volet. Côté finance, Yanni souhaitait apprendre, alors je le forme tranquillement. Quant à Rose, puisqu’elle est là depuis le début, elle a le rôle de vice-présidente. Pour la transition et à cause du changement de nom, on a décidé que c’était mieux que je garde la présidence pour le moment afin de rassurer les clients. »

Pourquoi avoir changé de nom ?

Cette décision a demandé une grande réflexion. Ultimement, la décision a été prise dans un but de créer un sentiment d’appartenance et d’appropriation, mais aussi pour mieux refléter les services offerts. En effet, Mme Mathieu a arrêté de proposer certains services lors de la transition entre les deux entreprises.

« Nous avons fait un vaste sondage auprès de la clientèle existante pour connaitre nos forces et nos faiblesses afin de pouvoir par la suite créer notre plan d’affaires. Tout ce travail a pris près de six mois. Nous avons par la suite identifié 10 noms potentiels à l’interne avant de faire un autre sondage pour déterminer le nom définitif de la coopérative. »

Les défis rencontrés

Au niveau du transfert des connaissances et des responsabilités, tout le monde n’était pas au même niveau. « J’aurais voulu que ça aille plus vite dans le transfert des connaissances administratives, mais on a été trop pris par le plan d’affaires ainsi que par les demandes de prêts et de subventions. »

« Créer la COOP en tant quel tel, les règlements généraux et tout le reste, a été très simple. Mais tout ce qui touche aux finances a été beaucoup plus ardu. Trouver du financement a été difficile. Pourtant, l’entreprise était tout à fait viable. »

« Nous étions au début de la crise sanitaire, alors il y avait un climat d’incertitude. Nous avons donc commencé le processus de demande de prêt au pire moment. Même si notre mission, c’est l’avenir de la terre, ce n’est pas quelque chose qui suscite encore beaucoup d’engouement de la part de ceux qui financent. »

De l’aide disponible pour les reprises collectives

La PDG d’Écoterritoire mentionne que le CTEQ et son Programme de soutien à la reprise collective, le Réseau COOP ainsi que la Ville de Québec les ont beaucoup aidés. « On a des compétences complémentaires et on se fait confiance. La transparence et la confiance, pour un modèle coopératif, c’est primordial. »

Un conseil pour les futurs entrepreneurs collectifs

« Mon gage de succès personnel : la transparence, l’honnêteté et faire confiance aux gens qu’on a choisis. Aussi, il est préférable de choisir les bonnes personnes plutôt que le montant qu’elles peuvent apporter à l’entreprise. »

Vous avez aussi un projet de reprise collective ou vous désirez simplement en savoir plus sur cette option ? Communiquez avec Luc Malo, coordonnateur à la reprise collective au CTEQ.

1 844 200-2837 p.1052

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reprise collective

Le CTEQ s’est entretenu avec Caroline Martineau, conseillère principale en développement coopératif à la Coopérative de développement régional du Québec, et Grégory Brasseur, coordonnateur provincial à la reprise collective au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ).

Tout d’abord, qu’est-ce qu’une reprise collective ?

La reprise collective permet à des employés, des clients, des fournisseurs ou des usagers de reprendre une entreprise pour l’exploiter à travers une direction générale et un conseil d’administration, sous forme d’une coopérative (COOP) ou d’un organisme à but non lucratif (OBNL).

Transformer une entreprise privée en entreprise collective permet à la partie prenante repreneuse de maintenir le service et le capital humain de l’entreprise dont elle fait déjà usage.

Une mise de fonds est-elle nécessaire ?

Oui. Toutefois, grâce aux programmes de financement adaptés à la formule coopérative, elle peut être aussi basse que 10 %. La mise de fonds est divisée entre les membres de la COOP. Le montant par partie prenante se retrouve ainsi amoindri, ce qui peut faciliter l’accumulation dudit montant.

Les déductions fiscales

Certaines catégories de membres, comme les employés et certains particuliers en affaires (fournisseurs ou clients) peuvent bénéficier d’incitatifs fiscaux pour investir dans une coopérative. Les déductions fiscales peuvent aller jusqu’à 225 % au provincial et à 100 % au fédéral. Selon l’admissibilité aux différents régimes fiscaux et le palier d’imposition, on peut percevoir jusqu’à 80 % de la mise de fonds en retour d’impôt. Lorsque le cédant n’est pas pressé de partir, il peut rester membre travailleur de la coopérative et bénéficier des avantages fiscaux liés à ses investissements !

Dans certains cas, la coopérative peut être reconnue comme véhicule d’investissement REER, ce qui peut permettre aux membres de transférer des fonds REER dans la coopérative, sans pénalité. Vous devez vérifier si votre projet est admissible avec un conseiller en reprise collective.

Le prêt-pont et la balance de prix de vente

Dans certains cas, il est possible d’étaler la mise de fonds au moyen d’un prêt-pont. Le prêteur de la mise de fonds sera alors remboursé au moyen de cotisations salariales ou autres, sur une période pouvant aller jusqu’à 5 ans. Comme dans un transfert au privé, une balance de vente peut aussi être demandée afin de sécuriser la transaction et/ou compléter la mise de fonds.

Nul besoin de caution personnelle

Dans le financement traditionnel, les garanties et cautions personnelles font foi du potentiel de financement d’une entreprise, habituellement par un seul partenaire financier. C’est sur cette base que repose la fausse croyance qu’une coopérative n’est pas finançable.

En économie sociale, le montage financier repose sur la répartition du risque entre plusieurs partenaires de financement traditionnel, de quasi-équité, de capital patient et d’équité. Comme les modalités de plusieurs sont flexibles en matière d’amortissement et de moratoire, il est possible de réaliser un montage qui s’adapte à la capacité financière de l’entreprise.

Sans surprise, c’est, encore ici, la force du nombre qui rend le financement possible, sans garantie personnelle des membres !

EST-CE POSSIBLE POUR MON ENTREPRISE ? PAR OÙ DOIS-JE COMMENCER ?

Comme les paramètres varient en fonction du type de projet, il est essentiel de consulter un professionnel de la reprise collective. Celui-ci vous aidera à y voir plus clair à travers le lot d’informations souvent erronées et d’idées préconçues sur le modèle coopératif. Ensemble, vous commencerez par évaluer la faisabilité du projet.

Les frais à débourser en accompagnement et en évaluation avant d’obtenir le financement peuvent d’ailleurs être subventionnés. Les repreneurs peuvent bénéficier d’accompagnement d’experts en reprise collective dont les services peuvent être subventionnés jusqu’à 90 %. Le Programme de soutien à la reprise collective, lui offert par le CTEQ, peut également subventionner jusqu’à 70 % des honoraires professionnels tels que l’évaluation d’entreprise et les frais juridiques.

Obtenir la juste valeur et pérenniser l’apport économique de votre entreprise

Choisir le modèle coopératif est non seulement une option finançable et avantageuse à plusieurs égards qui vous permet d’obtenir la juste valeur pour votre entreprise, mais aussi un moyen de pérenniser l’avenir de vos parties prenantes, que ce soit vos employés, les clients de votre entreprise ou même ses fournisseurs. Une approche où l’humain, la force économique et la solidarité sont au cœur des actions !

N’hésitez pas à vous entretenir avec les acteurs de la reprise collective pour obtenir l’information juste par rapport à votre projet.

À lire également : page sur la reprise collective

Reprise collective pour vendeurs d’entreprise

Reprise collective pour acheteur d’entreprise

Pour toute question, n’hésitez pas à communiquer avec nous !

achat d'une radio locale

Reprise de la station de radio CJAN par la Coopérative radio web média des Sources

CJAN est une station de radio locale située à Val-des-Sources, en Estrie. Elle existe depuis 1972, et, à l’origine, faisait partie du réseau des Appalaches. En 1990, certaines des stations de ce réseau ont été vendues à des intérêts locaux, dont CJAN. Par la suite, l’antenne est passée de la bande AM à la bande FM en 2001 sous la gouverne de sa propriétaire unique. Voyant la retraite approcher à grands pas, celle-ci a analysé des offres d’achat, mais voulant s’assurer que la radio demeure locale, cette femme de conscience a refusé de vendre sans avoir cette garantie.

M. Gilles Vachon est un ancien employé de CJAN et possède un pied à terre dans la région. Il connait donc la propriétaire depuis longtemps. En situation de préretraite, il a appris qu’elle souhaitait vendre et que deux employés étaient intéressés, mais qu’ils avaient laissé tomber par manque de financement ! Il a trouvé cela très intéressant.

À la même période, il a rencontré des professionnels du Réseau COOP afin d’évaluer différents types d’entreprises et aussi pour en apprendre davantage sur le modèle coopératif. Par la suite, il a rencontré les employés en question et leur a proposé de créer une coopérative, de suivre une formation avec le Réseau COOP et, par la suite, de faire l’achat de la station. La coopérative a été créée le 8 janvier 2018 et la radio, une entreprise incorporée, a été achetée en février 2019. Les deux ont officiellement fusionné le 1er septembre 2020.

Nous avons rencontré M. Vachon et Isabel Faubert Mailloux, directrice générale du Réseau COOP.

LE MODÈLE COOP – PREMIÈRE RENCONTRE AVEC RÉSEAU COOP

Isabel, comment avez-vous accueilli cette demande ? Avez-vous fait des mises en garde ?

Quand il y a un promoteur seul qui vient nous voir, on lui demande s’il a une équipe et s’il comprend l’enjeu de gérer avec celle-ci. Je voulais que Gilles soit à l’aise avec ce modèle. On ne pousse jamais le modèle COOP si on sent que ça ne correspond pas avec le profil de la personne ou de l’équipe. Il aimait déjà cela, ça lui convenait, ça correspondait à ses valeurs, mais il avait des questions plus techniques.

Gilles, de votre côté, qu’est-ce qui vous intéressait dans ce modèle ?

C’est ce que je voulais faire. Ça m’intéressait par rapport à ma situation. J’avais 58 ans, je n’étais pas prêt à la retraite, mais j’étais déjà un retraité. De plus, je pense que c’est un privilège d’avoir une radio dans une région de 15 000 personnes. C’est rare ! Avec le modèle COOP, je pouvais prendre la radio et lui donner un modèle d’affaires lui permettant d’être pérenne. Je voulais le faire, avec les employés. Mon but était de mettre en place ce projet et par la suite, de nommer quelqu’un d’autre sur le conseil d’administration afin de pouvoir laisser ma place et me consacrer à faire de la radio.

RÔLES AU SEIN DE CJAN

Quel est votre rôle aujourd’hui ?

J’ai fait l’achat avec la directrice de l’information et le directeur des ventes. Ils trouvaient qu’il manquait de leadership dans la station, j’ai donc pris ce rôle. Je m’occupe de tout l’aspect administratif, des finances, des ressources humaines liés à la programmation radio, etc.

Est-ce que ça a été facile de vous entendre au sujet de la répartition des rôles avec vos deux copropriétaires ?

Oui, cela a été facile. Chacun avait ses responsabilités :

· Une personne s’occupe de l’information et de l’administration publicitaire

· Une personne s’occupe des ventes

· Moi-même, je m’occupe de la programmation et de l’administration en général

Les tâches sont définies, mais la répartition dépend de l’expérience de chacun.

Combien êtes-vous d’employés maintenant ?

Nous sommes actuellement quatre employés à plein temps et quatre à temps partiel. À compter du 23 août, nous serons cinq employés à plein temps et trois à temps partiel. Nous espérons ajouter une nouvelle personne aux ventes le plus rapidement possible, car le nerf de la guerre, c’est l’argent.

PREMIÈRE RENCONTRE AVEC LES REPRENEURS ET LA CÉDANTE – DÉBUT DE L’AVENTURE

LORS DE LA PREMIÈRE RENCONTRE AVEC LES DEUX REPRENEURS ET LA CÉDANTE, EST-CE QU’IL Y A EU UNE COHÉSION ? POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DES PERSONNALITÉS, DES VALEURS ET DE LA VISION ? 

C’était en cohésion. La première rencontre s’est faite entre la propriétaire et moi-même. Le 1er août 2017, je lui ai dit que ça faisait un mois et demi que j’étais à la retraite, que sa station de radio m’intéressait et que je voulais la rencontrer. C’est à ce moment-là qu’elle m’a parlé des employés. Je les ai rencontrés quelques semaines après. Je leur ai présenté le projet et ils ont adhéré.

Ils voulaient devenir leur propre patron, mais ils ne savaient pas comment faire étant donné qu’ils n’avaient pas les fonds. Faire l’acquisition d’une entreprise, c’est beaucoup de travail : les rencontres, le plan d’affaires, les bailleurs de fonds, etc. Les deux partenaires étaient donc contents d’avoir quelqu’un à la retraite qui pouvait y mettre des heures. Ça a été deux ans de travail en bénévolat. Ce n’est pas facile !

EST-CE QUE VOUS LE REFERIEZ ?

Aujourd’hui, c’est le fun, tout va bien. Donc oui, je le referais. Mais ça n’a pas toujours été facile. Toute la période de la COVID-19, j’ai travaillé jusqu’à 70 heures par semaine. Je le voulais vraiment. On ne peut pas le faire sans passion et sans la volonté d’accomplir quelque chose. Quand ce sera terminé, je serai très heureux de l’avoir fait, j’en suis convaincu. Par contre, cela n’a pas été facile tous les jours.

MODÈLE D’AFFAIRES

QUEL EST VOTRE MODÈLE D’AFFAIRES ?

On a créé un modèle d’affaires basé sur la diversification des revenus dont les trois sources sont bien sûr la radio auquel s’ajoutent l’affichage (panneaux publicitaires numériques) et le Web.

Nous avons créé un groupe média. Ceux qui ne veulent pas investir dans la radio puisque ça ne rejoint pas leur clientèle peuvent plutôt acheter des panneaux publicitaires ou de la publicité web : des festivals, le gouvernement pour les mesures sanitaires, les entreprises qui désirent recruter, etc.

On a aussi rajeuni notre clientèle en améliorant la mise en ondes; au moment de l’achat, l’auditoire se situait davantage chez les 55 ans et plus, maintenant nous sommes fiers de briller chez les 35-54 ans et de compter également notre part de 18-34 ans.

FINANCEMENT

Les financiers ont beaucoup douté de ce modèle d’affaires, n’est-ce pas ? Ça n’a pas été facile de leur vendre le projet ?

Exact. Cela a été difficile, car le projet représentait de l’inconnu pour eux. Toutefois, en plus de la radio, j’avais 25 ans d’expérience dans le milieu de l’affichage et les gens du Chantier de l’économie sociale par exemple, m’ont fait confiance. On avait un plan intéressant et bien monté.

Nous avons été audacieux, nous avons présenté une nouvelle recette pour un certain type d’entreprise. On nous disait que ça n’avait jamais été fait, mais nous avons justement joué là-dessus et ça a fonctionné.

COMBIEN EN MISE DE FONDS AVEZ-VOUS INVESTI CHACUN POUR L’ACHAT ?

Le plan d’affaires s’est monté de manière graduelle. Il y a eu des surprises. Au départ, nous étions d’accord tous les trois pour mettre 15 000 $ chacun. À un moment donné, on s’est dit que ce ne serait pas assez et qu’il faudrait mettre au moins 60 000 $, ce qui représentait 20 000 $ chacun.

Avec les bailleurs de fonds, ça n’a pas été facile. Un financier devait nous encourager, mais la personne qui représentait cette organisation ne croyait pas en notre projet. Elle a créé une incertitude, j’ai dû me battre à contre-courant et cela a ralenti les choses. Il devenait important de leur montrer que nous avions déjà un financier prêt à mettre un montant, c’est l’engagement que nous avons obtenu de Desjardins.

Par la suite, des lettres d’appuis d’entreprise commerciales, du milieu culturel et politique de la région ont contribué à renverser la vapeur. Finalement, on a réussi à ramener tous les bailleurs de fonds avec nous, sauf un. Nos financiers sont Desjardins, la MRC des Sources, le RISQ, la Fiducie du Chantier de l’économie sociale et le Fonds Essor.

Avec toutes les aides des financiers et notre mise de fonds, qui s’est finalement élevée à 75 000 $ (à parts égales), cela représente un projet de près d’un demi-million. Cela, pour l’achat de la station de radio et sa mise à niveau, ainsi que la mise en place de deux panneaux publicitaires numériques qui ont coûté 200 000 $.

Quand on rencontre un bailleur de fonds et que ça ne coule pas de source, qu’on sent que ça va être difficile, il faut se sauver. Ces derniers ne vont pas courir après vous, c’est un mythe.

PLAN DE TRANSFERT

EST-CE QUE VOUS AVEZ VOTRE PLAN DE TRANSFERT POUR VOTRE PART DANS LA COOP ?

Oui, car je sais que les années antérieures ont été des années pour la mise en place et que nous approchons une certaine maturité d’entreprise. Au cours de ce processus, le transfert de gestion nous amènera d’ici 2023, au plus tard, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre prenne la relève de la présidence. Pour l’instant, nous sommes quatre sur le CA et à cela vont s’ajouter d’autres membres parmi nos employés qui auront la possibilité d’être partie prenante des décisions quant à l’avenir de la coopérative. De mon côté, j’espère par la suite me concentrer sur la programmation et l’animation des émissions radio, ce que je désirais initialement faire à ma retraite.

CONSEILS

QUELS CONSEILS EST-CE QUE VOUS DONNERIEZ À DES PERSONNES QUI SOUHAITENT SE LANCER DANS UN PROJET REPRENEURIAL SOUS FORME DE COOPÉRATIVE ?

Ne pas se décourager. Chaque jour, il arrive quelque chose. Il faut être flexible dans son horaire. Il faut apprendre à jongler et s’assurer d’avoir un leader dans le groupe. Il faut que cette personne soit identifiée et que les autres soient prêts à aller dans le même sens.

Je conseille également de passer par le CTEQ et de regarder les différentes possibilités. De plus, le livre Génération Repreneurs est très bien monté et donne beaucoup d’informations. Il faut également rencontrer le Réseau COOP ainsi que la CDRQ pour en connaître plus sur les différents rouages du modèle d’affaires coopératif ainsi que les subventions disponibles.

À lire : La coopérative de solidarité comme option repreneuriale

Ce témoignage vous inspire ? Contactez le CTEQ pour nous parler de votre projet !

Avec la participation d’Evan Murray, directeur régional de la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ) dans Lanaudière et d’Annie Larouche-Ouellet et Carole Tremblay codirectrices de la coopérative de solidarité Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui.

Depuis quelques années, et particulièrement depuis le début de la crise sanitaire, on entend de plus en plus parler de reprise collective ou de coopérative dans le domaine de l’entrepreneuriat. Mais qu’est-ce que c’est concrètement ? Evan Murray, directeur régional de la CDRQ dans Lanaudière, décrit cette option comme « Un projet qui passe d’entre les mains d’une ou de très peu de personnes vers celles d’un grand nombre de personnes, qu’ils soient travailleurs, clients ou fournisseurs selon le modèle pertinent ». Dans quel but ? « Avoir une entreprise qui leur ressemble, qui leur profite et qui est souvent à proximité de leur lieu de résidence pour y favoriser l’ancrage local », poursuit-il.

Prenons le cas de la coopérative de solidarité Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui

Cette épicerie qui était à l’origine une société en nom collectif (S.E.N.C) a été démarrée par Annie Larouche-Ouellet et Carole Tremblay en 2017 et est devenue depuis janvier 2020 une coopérative de solidarité grâce entre autres à l’appui et aux conseils de la CDRQ. Pour les copropriétaires, le but derrière ce changement était de se créer un emploi de rêve. « Nous avions le désir de responsabiliser nos employés et ainsi répartir le fardeau de la gestion ». Cette nouvelle répartition des tâches permettait aux deux entrepreneures de se concentrer sur des projets qu’elles chérissaient depuis un bon moment, soit le développement de nouveaux départements, dont une boulangerie, un bistro prêt-à-emporter et une crèmerie.

La création d’une coopérative de solidarité a également créé un sentiment d’appartenance envers Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui, autant pour les consommateurs que pour les membres travailleurs. Cette option permettait par le fait même de pallier le manque de main-d’œuvre dans la région « Quand tu payes 5000$ pour aller travailler, c’est parce que quelque part tu as envie de t’engager, de rester et de t’investir », rajoute Mme Larouche-Ouellet.

Pour réaliser la transition, en plus de l’aide de la CDRQ, les deux entrepreneures ont profité des services du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) qui les a guidés dans la transition vers leur nouveau modèle d’affaires. « Le CTEQ nous a aidés dans l’obtention de subventions pour combler certains frais, dont les frais de notaire. En plus de cette aide, nous avons reçu du soutien et des conseils tout au long du processus ».

Au-delà des avantages, quels sont les défis ?

« Le principal défi dans une reprise collective est d’aligner les visions et les moyens pour atteindre ses objectifs », indique d’emblée M. Murray. « Légalement, une coopérative compte entre 3 et 15 administrateurs. Tout le monde doit bien connaître son rôle et ses responsabilités », rajoute-t-il.

Pour Annie Larouche-Ouellet et Carole Tremblay de Vie & Cie l’Épicerie d’Aujourd’hui, le principal défi réside plutôt dans l’accès au financement. « Les coopératives sont malheureusement trop peu connues des bailleurs de fonds », déplorent-elles.

Lorsqu’on leur demande les qualités et compétences nécessaires pour relever ces défis, les principales intéressées indiquent, sans hésiter « Il est primordial d’avoir de la ténacité, de la persévérance, mais surtout, un grand sens de l’écoute et une capacité d’adaptation développée ».

Et l’avenir de la reprise collective dans tout ça…

« Il y a quelques années, c’était anecdotique », indique M. Murray. « Aujourd’hui, de plus en plus de projets rayonnent, l’intérêt est en hausse. L’avenir de la reprise collective est prometteur puisqu’il répond à plusieurs enjeux. On sent d’ailleurs que le gouvernement encourage de plus en plus ce modèle ».

Vous hésitez toujours à faire le saut ? Vous désirez en savoir plus ? Consultez les professionnels du milieu pour obtenir plus de détails sur cette option repreneuriale.

Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous !

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Avec Alain Fortier, associé, CPA chez Malette

Dans le contexte économique québécois actuel où on assiste à un vieillissement de la population qui engendre un départ accru à la retraite d’un grand nombre d’entrepreneurs, la reprise collective s’impose comme une solution avantageuse et pertinente. Son principe est de permettre le regroupement d’employés, de clients ou de fournisseurs pour exploiter collectivement une entreprise sous forme d’une coopérative ou, dans certains cas, d’un OBNL. À cet effet, le ministère de l’Économie et de l’Innovation, en collaboration avec trois ordres professionnels, le Barreau du Québec, l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec et l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, a mis sur pied des formations gratuites sur la reprise collective des entreprises que vous pouvez retrouver en suivant ce lien.

Les trois formations offertes

À ce jour, il existe trois formations sous forme de webinaire et d’une durée de 1h30. Destinées d’abord aux membres de ces trois ordres professionnels, elles peuvent également être fort utiles pour tout expert impliqué dans le transfert d’entreprise.

  1. La première formation, destinée aux comptables agréés et aux financiers, cible les aspects comptables et fiscaux. Son objectif est d’offrir à tous les entrepreneurs qui utilisent la formule coopérative une bonne structure de capitalisation, d’optimiser l’ensemble des dispositions fiscales et d’utiliser les programmes fiscaux disponibles tels que le régime d’investissement coopératif et le REER-COOP. Elle permet également de donner certains indicateurs sur une bonne gestion financière.
  • La deuxième formation, traitant des aspects légaux de la reprise collective, concerne davantage l’application de la loi régissant les coopératives qui est très différente de la loi sur les compagnies. L’objectif de cette formation est de déterminer les principales exigences légales applicables et le fonctionnement d’une coopérative.
  • La troisième formation, destinée aux conseillers en ressources humaines, vise la gouvernance, le fonctionnement du conseil d’administration, les rôles et les responsabilités au sein d’une coopérative. Dans ce type de structure, la gouvernance est différente étant donné à la présence d’un conseil d’administration comprenant des membres élus qui ont d’importantes responsabilités. Il y a une structure administrative qui représente les intérêts de la coopérative et de ses membres, ainsi qu’une équipe professionnelle qui s’assure du bon fonctionnement des opérations. Ceci représente un défi en soi pour les coopératives, mais représente également une grande force !

Objectif des formations

L’objectif de ces formations est de permettre aux avocats, aux comptables, aux conseillers en ressources humaines, ou aux professionnels œuvrant dans le milieu du développement économique, de bien comprendre la structure, le fonctionnement, les enjeux et les défis d’une coopérative pour pouvoir offrir cette possibilité aux entrepreneurs, et ainsi présenter la formule coopérative comme étant un mécanisme de reprise d’une entreprise possible et accessible à tous. Le fait d’outiller les professionnels en lien avec le transfert d’entreprise permet d’avoir une approche complémentaire envers la coopérative sachant que dans tout projet de transfert, il y a toujours plusieurs experts impliqués. Par ailleurs, il est question actuellement d’élargir le spectre de personne apte à conseiller la formule coopérative dans le but d’en augmenter son utilisation. De plus, ces formations permettent aux professionnels de déterminer le moment opportun où la reprise collective peut être intéressante pour un entrepreneur.

Quelques avantages d’une reprise collective

Dans un contexte de vieillissement de la population, où un grand nombre d’entrepreneurs se dirige vers la retraite, la formule coopérative peut être facilitante pour reprendre les opérations d’une entreprise, car elle se réalise avec plusieurs joueurs. Sur le plan régional, elle offre des opportunités extrêmement intéressantes comme on peut le voir par exemple avec les services d’aviation régionaux, ou encore avec les nombreux projets de nature récréotouristique. En outre, on constate également que de plus en plus d’entrepreneurs mettent en commun leurs opérations et leurs achats pour bénéficier de meilleurs avantages auprès des fournisseurs tout en exploitant leur propre entreprise. Par ailleurs, dans le contexte de pandémie actuelle, on note que la formule coopérative permet de mieux amortir le choc que ceux qui opèrent seuls.

En conclusion, il faut se rappeler que la coopérative est une formule employée depuis très longtemps dans le secteur agricole par exemple, et qui mérite d’être davantage connue et utilisée. Elle est d’autant plus d’actualité aujourd’hui avec le départ massif à la retraite des entrepreneurs, mais aussi avec une génération plus jeune qui souhaite marier meilleure qualité de vie et entrepreneuriat en équipe.

Pour toutes questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous.

Avril 2020

Dans cette capsule, Jean-Pascal Dumont, coordonnateur provincial au développement du repreneuriat collectif au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) reçoit Michel Ferland, directeur général de la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec pour discuter des forces du modèle coopératif en temps de crise.

 

Les questions suivantes seront abordées :

 

 

 

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Avril 2020

Dans cette capsule, Jean-Pascal Dumont, coordonnateur provincial au développement du repreneuriat collectif au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) reçoit Michel Ferland, directeur général de la Fédération des coopératives d’alimentation du Québec pour discuter des forces du modèle coopératif en temps de crise.

Les thèmes suivants seront abordés :

 

 

 

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