Étiquette : construction
Les Industries Leblanc est un manufacturier de maisons pré-usinées faites sur mesure, livrées et installées pour le client. En activités depuis plus de 30 ans, la compagnie établie à Carleton-sur-Mer doit son nom à son fondateur. Elle passera ensuite sous les mains de M. Jacques D’Anjou, l’actuel propriétaire, maintenant à l’aube de la retraite.
Des produits uniques et appréciés
M. D’Anjou et son équipe d’une douzaine d’employés répondent au besoin des clients qui cherchent à se bâtir une maison neuve, avec des critères spécifiques et surtout une habitation livrée et installée rapidement.
« Ce que les gens apprécient, c’est que nous pouvons vraiment leur offrir une solution clé en main. Certains préfèreront assurer la finition intérieure, d’autres n’auront qu’à accrocher leurs rideaux ! »
Au fil du temps, l’entreprise s’est dotée
d’une usine d’assemblage polyvalente enplus d’avoir modernisé ses installations, renouvelé l’outillage et sa flotte de camions.
Elle compte sur un fort réseau de sous-traitant pour monter les fondations, l’électricité et la plomberie des habitations qu’elle construit.
Les deux contremaîtres, celui de l’usine et celui du chantier sont des employés clés et fidèles. Ils détiennent plus de 10 ans d’expérience au sein de l’entreprise.
Une région à fort potentiel
« Il y a encore beaucoup de terrains vacants dans la Baie-des-Chaleurs, et surtout beaucoup de gens de la ville qui viennent, ou reviennent s’installer ici. J’ai beaucoup de clients retraités, j’ai aussi parfois des commandes bien précises, par exemple des chalets pour le tourisme, des maisons adaptées pour les gens à mobilité réduite. Notre avantage est que nous faisons vraiment du sur mesure et sommes les seuls à le faire dans le coin ! »
Reprendre Les Industries Leblanc, c’est pour qui ?
L’actuel propriétaire recommande quelqu’un qui :
- Détient idéalement de l’expérience dans le milieu de la construction
- A des aptitudes pour la vente et la relation-client (entregent, écoute, diplomatie)
- Aime le travail saisonnier (période intense d’avril à début novembre alors que l’hiver est dédié aux ventes)
Potentiel de l’industrie
« En raison de mon âge, j’ai peu démarché de nouvelles avenues pour faire croître l’entreprise. Mais il y aurait beaucoup de voies à explorer en ce sens. »
- Explorer le marché des entrepreneurs indépendants qui souhaitent acquérir nos maisons pour en faire la finition
- Vendre aux entrepreneurs de la Gaspésie qui achètent des maisons pré-usinées dans les maritimes
- Anticiper la popularité des minimaisons, sous réserve de l’assouplissement des règlements des municipalités envers cette forme d’habitation
- Exporter à l’extérieur de la Gaspésie
Bref, il y a de quoi s’occuper, mais aussi rêver ! À qui la chance ?
Qui est prêt à se lancer dans cette belle aventure ? Communiquez avec nous pour savoir par où commencer !
Le numéro de la fiche INDEX des Industries Leblanc est : 13039
TOUT D’ABORD, PRÉSENTEZ-NOUS BRIÈVEMENT VOTRE ENTREPRISE
Depuis 2008, Toitures 24 dessert des clients de la Rive-Sud de Montréal et ses environs. Fondée par trois frères, l’entreprise se spécialise dans l’installation de bardeaux et la réparation de toitures. Cet esprit familial règne encore aujourd’hui entre les employés qui comptent une nouvelle recrue : Sarah Perreault, co-propriétaire.
POURQUOI AVOIR PRIS LE VIRAGE DU REPRENEURIAT ?
J’ai souvent voulu me lancer en affaires, mais je n’arrivais pas à m’arrêter sur une idée précise. C’est une occasion qui s’est présentée à mon conjoint. Le repreneuriat est devenu un projet de couple.
Son patron voulait laisser son entreprise rapidement. Comme il avait fait preuve d’un bel engagement et d’un esprit d’intrapreneur, il a tout de suite été vu comme le successeur idéal.
Lire aussi : Parcours d’une repreneure avec Jacinthe Larivière
QUEL TYPE DE REPRISE AVEZ-VOUS FAIT ?
Il s’agit d’une reprise interne par un employé.
COMBIEN DE TEMPS S’EST ÉCOULÉ ENTRE VOTRE DÉCISION ET VOTRE PASSAGE À L’ACTION ?
Une semaine ! Les propriétaires laissaient tout à bon prix, mais voulaient une réponse rapide.
QUELLE A ÉTÉ VOTRE PREMIÈRE DÉMARCHE ?
De mon côté, comme je ne connaissais pas le domaine, j’ai demandé conseil auprès d’un organisme de développement économique de ma région pour savoir si le prix de rachat semblait juste. On m’a mentionné que c’était une très bonne affaire !
Ensuite, j’ai eu une montagne de tâches à faire pour lesquelles j’ai dû m’armer de patience. Magasiner des assurances et un prêt en temps de pandémie n’a pas été de toute évidence. Il y a une réticence auprès de certaines instances. Finalement, c’est en changeant de banque que j’ai obtenu un prêt.
J’ai aussi fait appel à un conseiller au CTEQ, qui m’a guidée dans les étapes à suivre pour le transfert. Il m’a aussi beaucoup encouragée dans les moments de stress.
Dans le domaine de la construction, on n’achète pas les actions pour reprendre une entreprise. Il faut s’incorporer à nouveau.
« Nous avons presque tout repris de Toitures 24 : on a racheté le nom, le nom de domaine, l’équipement de base, le numéro de téléphone ».
QUELS ONT ÉTÉ VOS PRINCIPAUX DÉFIS ?
Les cédants voulaient se libérer rapidement parce qu’ils avaient un autre projet d’entreprise. Ils ont mis un peu de pression sur nous. Mais le problème était que les démarches de type administratives ont pris beaucoup de temps : obtention des permis, des assurances, de ma licence de la Régie du Bâtiment du Québec. De mon côté, je n’avais aucune expérience dans le domaine. J’ai dû me former.
Si vous comptez que j’ai gardé mon emploi jusqu’à la fin du transfert et que nous avons un bébé de moins d’un an, vous imaginez pourquoi j’ai de nouveaux cheveux blancs cette année !
SELON VOUS, QUELS SONT LES AVANTAGES DE REPRENDRE UNE ENTREPRISE ?
On ne part pas dans le vide. Dans notre cas, les propriétaires ont été très généreux. Il y a aussi tout un transfert de connaissances qui s’est fait; ils nous ont soutenus dès le début. Avec une clientèle déjà bâtie, une confiance sur la marque, des fournisseurs contents de pouvoir continuer à travailler, il y a beaucoup d’étapes de franchies par rapport au démarrage d’entreprise.
AVEZ-VOUS COMMENCÉ À PRÉPARER VOTRE PROPRE PLAN DE RELÈVE ?
Comme mon conjoint connaît bien l’entreprise, cela a été assez fluide. Les propriétaires nous ont aussi transmis des mines d’or d’informations, car ils voulaient se dégager rapidement. Après seulement deux mois et demi, nous étions autonomes. On a aussi gardé le même comptable, c’est très pratique !
QUELLES SONT LES QUALITÉS ET COMPÉTENCES À AVOIR EN TANT QUE REPRENEUR D’ENTREPRISE ?
Savoir gérer son stress ! Il faut aussi avoir de l’assurance quand on reprend les commandes. Ce rôle est très nouveau pour moi, mais je pense que j’ai de belles habiletés. Je mets les clients en confiance.
SI VOUS RETOURNIEZ EN ARRIÈRE, QU’AIMERIEZ-VOUS CHANGER PAR RAPPORT AU PARCOURS QUE VOUS AVEZ EU OU QUE FERIEZ-VOUS AUTREMENT ?
Je pense qu’on prendrait plus notre temps et on céderait moins à la pression des cédants. Nous avons réussi, mais ce fut une grosse année !
QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS À QUELQU’UN QUI SE LANCE AUJOURD’HUI DANS UN PROJET REPRENEURIAL ?
Bien se renseigner : il y a des risques à reprendre une entreprise. Il faut demander de l’aide, il y a beaucoup de ressources au Québec, dont le CTEQ. Et je dirais qu’il faut lutter contre l’envie de tout faire vite. Il faut analyser, se poser les bonnes questions.
De mon côté, j’ai trouvé sur les médias sociaux un groupe de femmes œuvrant dans le domaine de la construction qui a été d’une grande aide. N’ayez pas peur de demander de l’aide.
RACONTEZ-NOUS UNE ANECDOTE COCASSE QUE VOUS AVEZ VÉCUE LORS DE VOTRE PARCOURS REPRENEURIAL.
Notre maison est maintenant aménagée en fonction de l’entreprise. Les photos de couple au mur ont été remplacées par des calendriers de travail.
Cette histoire vous inspire ? Qu’attendez-vous pour vous lancer dans l’achat d’une entreprise ? Communiquez avec nous pour plus d’information !
Parlez-moi de votre entreprise et des transferts qu’elle a vécus.
Construction Gauthier a été fondée par mon père, au début des années 1960 au Saguenay. Je suis arrivé dans l’entreprise à la fin des années 1970 après avoir terminé mes études en génie civil et j’ai repris l’entreprise avec mes deux frères environ 15 ans plus tard.
Au fil des années, l’entreprise s’est spécialisée dans la construction commerciale, industrielle et institutionnelle, partout au Québec.
C’est en 2018 que la transition vers la 3e génération s’est conclue. Les propriétaires sont mon fils, mon neveu, un membre de la direction ainsi qu’une personne du domaine bancaire. Il s’agit donc d’une reprise assez mixte !
On parle souvent du fait que le plan de transfert devrait faire partie du cycle de vie normal d’une entreprise. Est-ce un concept relativement nouveau selon vous ? Est-ce que les prédécesseurs de votre entreprise étaient sensibilisés à cela ?
Mon père et sa génération n’étaient aucunement sensibilisés à cela. C’est aussi le cas pour la mienne. Le transfert d’une entreprise n’était pas considéré comme une étape planifiée dans le cycle de vie normal d’une entreprise, mais d’un passage obligé pour prendre sa retraite. On croyait que le temps allait faire les choses, mais au bout du compte, le transfert se réalisait de façon très bousculée.
Cependant, pour les entrepreneurs qui ont moins de 50 ans aujourd’hui, il s’agit bien d’un concept important.
À mon avis, réfléchir à son transfert est une obligation. Ne pas le planifier met en péril l’image de l’entreprise et sa valeur, entre autres.
Lire aussi : De chef d’entreprise à retraité : comment gérer la transition ?
Personnellement, qu’est-ce qui vous a sensibilisé à l’importance de préparer votre plan de transfert ?
Pour ma part, puisque je suis impliqué dans plusieurs organisations, la réflexion m’est venue naturellement. De plus, un petit problème de santé m’a amené à devoir passer les rênes pendant un mois. Cet événement m’a fait réaliser que ceux qui m’ont remplacé, et particulièrement mon fils Pier-Alexandre, étaient prêt à prendre de nouveaux défis au sein de l’entreprise.
Force est d’admettre que la pensée est vite devenue une action quand nous avons été mis devant ce fait accompli : nous ne sommes pas irremplaçables et il est impératif d’organiser l’après.
On dit qu’un transfert d’entreprise se réalise sur 2 à 7 ans, selon la complexité de l’entreprise, sa taille, et le type de transfert. Y a-t-il d’autres facteurs propres au secteur de la construction qui pèsent dans la balance ?
Oui, c’est une industrie qui a son lot de complication. Ce sont des entreprises qui doivent reconstruire leur carnet de commandes à chaque année. De plus, elles sont extrêmement difficiles à financer car beaucoup repose sur la relation de confiance de l’entrepreneur et de ses actifs.
En plus, il s’agit d’un domaine qui n’a pas une excellente presse en raison des commissions vécues et qui n’a pas une bonne réception des banquiers à l’origine.
Il faut se battre à chaque année pour se vendre à nos assureurs, nos clients, nos financiers, etc.
Mais, ça demeure une entreprise. Et la valeur de celle-ci se mesure par ses entrepreneurs, ses employés, sa structure et surtout, ses clients.
Quelles sont les conséquences d’un plan de transfert inexistant, mal préparé ou préparé trop tard sur un entrepreneur et son entreprise ?
C’est la fatalité. On ne peut plus se permettre aujourd’hui de ne pas être préparé pour l’après. Une entreprise mal préparée ne survivra pas l’exercice car ça demande d’échanger de l’information précise sur tous les volets touchant l’entreprise.
Le repreneur aura à vivre avec ce qui aura été négocié avec le cédant pour le reste de sa vie d’entrepreneur, donc il faut que ce soit bien fait.
On le dit et on le répète : une année de préparation va sauver 10 années de vie à une entreprise. Il faut le prendre comme un investissement. C’est un exercice qui nous permet de faire le constat de nos bons et mauvais coups et que la relève ne retienne que les bons.
Quand est-ce que le plan de transfert d’entreprise doit être préparé ?
À mon avis, le meilleur moment pour planifier la vente de votre entreprise en construction est : lorsque vous êtes très bien assis dans votre siège d’entrepreneur et que vous maîtrisez l’organisation. C’est à ce moment-là que vous devriez commencer à déléguer.
Si j’avais à donner un chiffre, je dirais que c’est à mi-chemin de votre carrière estimée. Donc si votre carrière d’entrepreneur durera 30 ans, commencez à planifier 15 ans après le début de celle-ci.
Y a-t-il des enjeux typiques aux entrepreneurs en construction qui pourraient les retarder à bien planifier leur transfert ?
La grande majorité sont des autodidactes. Souvent, ils ont commencé comme ouvrier et ils ont constaté avec le temps qu’ils avaient des qualités de leader. Ils ont ensuite appris à gérer une entreprise « sur le tas ». C’est pourquoi ils ne sont pas nécessairement sensibilisés à l’importance de planifier le transfert d’entreprise.
En contrepartie, la nouvelle génération d’entrepreneurs est mieux formée et possède normalement une formation collégiale ou même universitaire.
Si vous aviez tous les entrepreneurs en construction du Québec devant vous présentement, quel message aimeriez-vous leur partager ?
Ne vous imaginez pas qu’un transfert d’entreprise ne se prépare pas.
Se trouver une passion pour la retraite fait partie de cette préparation. J’ai constaté que les entrepreneurs avec des passions autres que celle pour l’entreprise ont une belle retraite.
Il est très rare de découvrir des nouvelles passions rendu à la retraite, donc vaut mieux explorer avant pour être prêt. Personnellement, j’en ai plusieurs, dont le vélo. J’en fais même l’hiver !
Sortez un peu de l’entreprise. Passez une partie des pouvoirs aux gens qui vous entourent. Explorez différentes activités : la pêche, le sport, le voyage, la lecture… Le monde est à votre portée !
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Où en êtes-vous dans votre plan de transfert ? Contactez-nous pour nous en parler, même si tout est à faire !
Le domaine de la construction vous intéresse et vous envisagez de reprendre une entreprise ? Nos experts en fiscalité, fusion et acquisition vous apportent leurs conseils pour comprendre au mieux le contexte de l’entrepreneur dans ce secteur et les éléments à considérer pour réussir votre processus de transfert.
Point 1 : Comprendre la vision du cédant en construction
En construction, il n’est pas rare de voir des entrepreneurs avec plusieurs rôles au sein de leur entreprise. En effet, leur temps est partagé entre prospection, estimation, soumission, gestion et coordination des chantiers. Dans un tel contexte, penser à sa relève peut ne pas s’avérer une priorité.
Une autre réalité a, aussi, fait son apparition. Les entrepreneurs en construction ont, souvent, une perception faussée de la valeur de leur entreprise. Les projets non-récurrents les incitent à croire que leur entreprise ne vaut rien sur le marché et qu’aucun repreneur potentiel ne se lancerait dans un processus d’acquisition.
Astuce :
Que les projets soient d’origine publique ou privée, les flux de liquidités auront un impact sur la valeur de l’entreprise. Ils vont avoir une influence sur la solvabilité et la pérennité de l’entreprise. De plus, l’expertise complémentaire représente une valeur pour l’acquéreur et un véritable argument de vente.
Point 2 : Considérer le passé pour anticiper les vices cachés !
Tout projet de construction peut révéler des surprises dans un futur proche ou lointain. Lors du processus d’acquisition, il faudra mettre l’accent sur ce point.
En effet, déficiences, vices cachés, retenues, poursuites, ou réclamations fiscales peuvent entrainer des préjudices qui pourraient affecter la valeur et les conditions de la transaction. D’ailleurs, un client bénéficie de 5 ans pour déclencher des poursuites*.
Du côté de l’entrepreneur, son offre de garantie est d’un an sur l’ensemble du projet et de 5 ans sur les vices majeurs. Il devient conjointement responsable avec l’architecte et l’ingénieur du chantier.
Si l’entrepreneur a vendu les biens, l’acheteur peut déposer sa poursuite dans les 3 années qui suivent la découverte du vice caché. Cela peut s’effectuer au-delà du délai de garantie.
Il n’a donc aucune certitude que l’entreprise acquise ne comporte aucun projet avec des vices cachés.
Pour éviter ce risque, un repreneur privilégiera un achat des actifs afin de ne pas être responsable des obligations passées de l’entreprise.
Il est à souligner qu’à l’égard des risques encourus, les transactions d’actions dans la construction sont plus difficiles par rapport à d’autres domaines.
Astuce :
Dès l’acquisition, il est possible de couvrir les éventuels vices de construction grâce à 2 méthodes :
- Le vendeur laisse un montant dans un compte fidéicommis ou accorde une balance de prix de vente à l’acquéreur pour s’assurer que des fonds sont disponibles pour couvrir les réclamations éventuelles,
- Les risques peuvent être couverts par une compagnie de cautionnement.
Le cautionnement représente un coût qui doit être assumé par les parties lors de la vente.
*Le Code civil du Québec (1) (C.c.Q.) protège les propriétaires d’une construction immobilière contre les déficiences qui peuvent survenir à la suite de l’exécution des travaux.
En effet, les intervenants ayant participé à ces travaux, soit l’entrepreneur, l’architecte et l’ingénieur peuvent être tenus responsables pour les travaux qu’ils ont, selon le cas, dirigés ou surveillés, et le sous-entrepreneur pour les travaux qu’il a exécutés.
Qu’il s’agisse d’un vice pouvant causer la « perte de l’ouvrage » (2) ou d’une « malfaçon » (3), le donneur d’ouvrage qui veut se prévenir de ces garanties n’a pas à prouver l’existence d’une faute de la part des intervenants.
Source : https://www.acqconstruire.com/chroniques/92-affaires-juridiques/196-justice-garantie-code
Point 3 : Fixer un prix avec des conditions !
Peu importe le domaine d’activité, le prix d’achat se détermine avec des conditions et en fonction des cas.
Après avoir complété, l’entente de confidentialité, l’évaluation de l’entreprise et la lettre d’intention, la revue diligente va permettre de constater les risques pour le repreneur. Les experts vont tenter de les quantifier en valeur monétaire. L’objectif de cette étape est de connaître l’ampleur des risques et de les partager de manière équitable entre le cédant et le repreneur. À noter que le domaine de la construction est particulier puisque des projets s’étalent sur de longues périodes. Un entrepreneur peut avoir commencé le projet, et un autre a pu prendre le relais pour le finir.
Dans certains cas, il peut être demandé au cédant de finir le projet en cours et en dehors de la transaction.
Astuce :
Il est nécessaire de bien déterminer le début et la fin du projet en cours ainsi que les responsabilités du repreneur et du cédant. La revue diligente va permettre d’aborder la liste de tous les points importants pour faciliter la transaction et limiter les risques.
La balance de vente a, également, un rôle primordial. Elle va tenir compte de l’ensemble des risques et va absorber les coûts liés si besoin.
Point 4 : Être accompagné par des experts !
L’atout des experts : intervenir pour valider les points essentiels, éviter un échec des négociations ou réduire des coûts importants de mésentente !
Lors d’une transaction, les professionnels peuvent se retrouver à effectuer un gros ménage dans l’ensemble des dossiers si le cédant n’a jamais pris le temps de le faire. Cela est indispensable au moment de la vente et va permettre de retrouver le point de départ de l’entreprise pour éviter les mauvaises surprises. Ensuite, un choix d’un mode de transaction peut s’effectuer :
- Un achat d’actions
Dans ce cas, le processus de vérification diligente peut demander du temps et des moyens financiers plus importants pour l’acquéreur.
Il faut, aussi, ajouter du temps et des ressources pour l’ensemble des considérations légales, notamment les réclamations d’employés ou de clients.
Par exemple, l’acquéreur voudra vérifier le travail réalisé par le comptable du vendeur, les déclarations d’impôts des années passées, la conformité de la TPS/TVQ… Pour le cédant, il voudra valider son admissibilité à l’exonération en gain en capital.
L’analyse de tous les contrats, présents ou passés, peut nécessiter la contribution d’autres professionnels de la construction.
Les risques peuvent être importants pour un entrepreneur puisqu’il acquiert l’historique de l’entreprise.
- Un achat d’actifs
Dans ce cas, le repreneur va acheter les actifs (équipements, inventaire, achalandage…) et les amortir fiscalement dans le temps. Il réduit, ainsi, son revenu imposable à l’année et le montant de ses impôts.
Il ne continue pas l’identité juridique de l’entreprise du cédant et sa responsabilité est beaucoup moins engagée. Le repreneur se voit, essentiellement, préoccupé par son titre de propriété et l’absence de lien sur les biens comme les hypothèques.
Astuce :
Dans les deux cas, le repreneur doit comprendre ce qu’il achète. Le traitement fiscal varie en fonction du type de transaction, achat d’actions ou achat d’actifs. De plus, tous les actifs achetés n’ont pas le même traitement. Si l’achat est financé par le biais d’un emprunt, le repreneur voudra bénéficier d’une déduction fiscale pour le paiement des intérêts. Cette déduction lui permettra de réduire ses impôts dans l’immédiat.
Lors d’achat d’actions, les valeurs historiques fiscales de l’entreprise sont conservées, sauf exception. Si l’équipement est presque amorti, il restera très peu d’amortissement fiscal pour le repreneur. Alors, il est pénalisé.
Point 5 : Être conciliant !
Pour mener à bien le projet d’acquisition, il faut concilier aussi bien les intérêts du repreneur que du cédant.
L’intervention d’un expert pourrait encore une fois être importante puisqu’il peut rapprocher les parties, tenter de diminuer les coûts inutiles et minimiser les impôts de l’acquéreur et du vendeur.
Un expert peut planifier l’ensemble en exposant clairement les enjeux auprès des deux parties. Toutefois, il est préférable d’avoir des conseillers distincts pour les matières litigieuses afin de ne pas favoriser une des deux parties impliquées lors de la vente. Si plusieurs conseillers sont mobilisés, il faudra s’assurer d’une bonne coordination.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit, souvent, d’une première expérience. Le cédant et le repreneur ne visualiseront, certainement pas, les risques encourus de la même façon et devront s’adapter à un processus méconnu. De plus, ils devront continuer à s’occuper des opérations courantes.
La présence de professionnels expérimentés peut favoriser les discussions objectives et permettre d’instaurer une relation de confiance.
Astuce :
Pour coordonner une transaction dans un processus de transfert, pourquoi ne pas faire un plan de projet ?
Il inclut les 3 parties, cédant-repreneur-professionnels, et permet de visualiser ce qui est à faire :
– Qui fait quoi,
– Qui porte le chapeau,
– Qui a quelle(s) responsabilité(s),
– Qui coordonne les intervenants pour un projet avec un tronçon commun.
Un tel plan permet de limiter les intervenants qui, en très grand nombre, peuvent ralentir le processus. Il définit, aussi, le périmètre d’actions de chacun pour éviter la confusion et les éventuelles discordances.
Nos Contributeurs :
François Therriault, est avocat fiscaliste avec plus de 20 ans d’expérience. Sa clientèle cible est composée d’entrepreneurs ou de dirigeants d’entreprise. Il dessert une clientèle de sociétés privées. Au fil de sa carrière, il a conseillé plusieurs entreprises reliées au domaine de la construction.
Robert Deshaies, MBA Post MBA, a été pendant 20 ans un entrepreneur général en construction industrielle et commerciale. Il a croisé beaucoup d’entrepreneurs ce qui lui permet de bien connaître le marché de la construction surtout au niveau du bâtiment. Il est, aujourd’hui, spécialisé en fusion et acquisition et offre un service qui inclut l’évaluation et la valorisation d’entreprise.
Yves Cameron, Adm.A., B.A.A, est conseiller senior au CTEQ pour la région de Montréal. Il possède 24 années d’expérience diversifiée dans l’amélioration des processus d’affaires auprès de PME manufacturières, l’accompagnement des directions d’entreprises, la planification stratégique, les transactions d’entreprises, le financement de projets et l’implantation de solutions technologiques.
Le Centre de transfert d’entreprise du Québec est fier d’annoncer une entente de collaboration éditoriale avec l’Association de la Construction du Québec . Au fil des prochains mois, vous pourrez lire dans ACQConstruire.com des chroniques de M. Lecorne, Président-directeur général du CTEQ, qui proposera des articles faits sur mesure pour les entrepreneurs en construction. Que ce soit sous forme d’entrevue croisée, de témoignages d’experts ou d’articles de fond, les textes publiés dans ACQConstruire.com évoqueront les différents enjeux liés au transfert d’entreprise.
D’ici 2023, 747 entreprises de la construction risquent de fermer, soit une perte de 6 315 emplois et 779 millions de dollars pour le PIB du Québec.* On constate également un manque cruel de relève entrepreneuriale qui a pour conséquence, notamment, la vente de ces entreprises à l’étranger et la perte de nombreux emplois au Québec.
Le transfert d’entreprise est un processus long et complexe qui implique différents acteurs, mais c’est avant tout un défi incontournable pour la pérennité d’une entreprise. Il s’agit donc de planifier son transfert d’entreprise au plus vite.
Il arrive fréquemment, à tort, que le transfert d’entreprise soit perçu comme étant uniquement une transaction financière. Un bon plan de transfert devrait prévoir les trois volets suivants : le transfert des avoirs, des pouvoirs et des savoirs.
Il ne s’agit pas seulement de transférer des actifs et de décider qui sera le prochain dirigeant. Il faut aussi prendre bien soin de transférer la recette du succès de l’entreprise, afin de permettre au repreneur de poursuivre les activités.
C’est la raison d’être du Centre de transfert d’entreprise du Québec. Notre mission est de pallier ce manque de relève, de valoriser le transfert d’entreprise et de sensibiliser les cédants d’entreprise à planifier leur transfert pour la pérennité de leur PME.
Le transfert d’entreprise en 5 phases
Phase 1 : Portrait de la situation
- Situation de l’entreprise (valeur estimée)
- Attentes du cédant
- Intentions du repreneur
- Faisabilité financière du transfert d’entreprise
- Mode de cession de l’entreprise
Phase 2 : Planification de la transition
Dresser le portrait de l’entreprise à vendre.
- Définir une vision stratégique entre les parties
- Reconnaître les forces et les faiblesses de l’entreprise
- Prévoir les budgets.
Intérêt : établir la faisabilité du transfert au niveau financier, organisationnel et communicationnel.
Phase 3 : Transfert de direction
Définir les intentions et les attentes du cédant et du repreneur
- Déterminer les rôles, les attentes et les responsabilités de chacun
- Évaluer les compétences de la relève
- Accompagner le repreneur dans son nouveau rôle.
Intérêt : importance de la dimension humaine du transfert d’entreprise dans la transmission des pouvoirs, des avoirs mais surtout des savoirs.
Phase 4 : Transfert de propriété
Déterminer la capacité financière du repreneur
- Définir le mode de cession de l’entreprise
- Déterminer les besoins financiers du cédant
- Évaluer les enjeux fiscaux et légaux liés au transfert d’entreprise
- Estimer la juste valeur marchande de l’entreprise.
Intérêt : aborder les questions financières, légales et fiscales afin d’évaluer la juste valeur marchande de l’entreprise avec l’appui d’un réseau d’experts.
Phase 5 : Développement et valorisation
Évaluer la faisabilité financière et stratégique du transfert d’entreprise
- Définir la vision stratégique de l’entreprise
- Découvrir les opportunités
- Valoriser l’entreprise
- Prévoir des budgets.
Intérêt : aborder l’avenir de l’entreprise et la valorisation pour assurer sa pérennité.
*Source : Le transfert des entreprises à la relève : un enjeu majeur pour l’économie du Québec et la pérennité des PME, Chambre de commerce du Montréal métropolitain, juin 2014
À ne pas manquer :
M. Lecorne,Président-directeur général du CTEQ, animera l’atelier sur le transfert d’entreprise lors du Congrès annuel de l’ACQ le 30 septembre à Gatineau. Ce sera l’occasion d’entendre des échanges entre entrepreneurs ayant passé le flambeau ou repris les rênes avec succès d’une PME québécoise.
A propos ACQ Provinciale
L’Association de la construction du Québec (ACQ) est le plus important regroupement patronal de l’industrie. Elle représente quelque 17 000 entrepreneurs des secteurs institutionnel-commercial et industriel, soit plus de 120 000 travailleurs. L’ACQ Provinciale est formée de 11 associations affiliées dans 15 villes du Québec.
Leur mission
- Favoriser l’essor des entreprises de construction en développant des outils de gestion innovateurs et en offrant des activités de réseautage, de formation et de développement de marchés.
- Promouvoir les nouvelles pratiques en matière de construction, santé et sécurité, innovations technologiques et construction durable.
- Représenter, à titre d’agent patronal négociateur, les employeurs qui œuvrent dans les secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC/I).
- Défendre les intérêts des entrepreneurs de la construction IC/I auprès des autorités gouvernementales et socio-économiques du Québec et du Canada.